En 1642, pour la première fois, on trouve mention, dans les archives de la ville,
d'une lutte organisée contre le feu. Le maire établit à cet effet un règlement aux
prescriptions suivantes : dès qu'un incendie se déclare, le gardien de la porte de
Sélestat (Ober-Tor) doit sonner la petite cloche qui se trouve sur cette porte, pour
avertir le sacristain qui doit sonner immédiatement le tocsin (grande cloche de
l'église Saint-Martin).
Le maire ainsi que le greffier et les quatre membres de la municipalité inviteront
tous les habitants à participer aux travaux d'extinction du feu. La commune, de son
côté, fera transporter au lieu du sinistre les pompes, réservoirs, seaux, échelles,
en un mot, tous les engins et tout le matériel se trouvant à sa disposition. Tous
les habitants sans exception sont obligés de prêter leur concours, principalement
pour porter de l'eau au lieu du sinistre. Quant aux travaux sur les toits, on y emploiera
de préférence des maçons et des charpentiers.
Le maire ordonne également un contrôle périodique des cheminées, confié à des hommes
spécialisés.
En 1658 la ville achète à Boersch des échelles pour la lutte contre le feu et acquiert
en 1671 deux pompes d'incendie. A la même période, et sur ordre du Grand Chapitre
de Strasbourg, la commune achète 25 seaux d'incendie et ordonne que chaque personne,
voulant acquérir le droit de citoyen, doit apporter au feu un seau d'incendie à acheter
au prix d'un florin.
A partir de 1790, la Garde Nationale, en plus du maintien de l'ordre et de la sécurité
publique, doit également assurer le service d'incendie, avec l'aide de tous les habitants.
Avant même la dissolution de la Garde Nationale (1852), la ville d'Erstein (séance
du conseil du 8 novembre 1848) crée une compagnie municipale de sapeurs-pompiers.
Le 18 février 1849, les 60 membres du nouveau corps signent un engagement de trois
années consécutives sous le commandement du capitaine Muller Benoît Joseph. Le capitaine,
un lieutenant, un sous-lieutenant, un sergent-fourrier, quatre sergents, huit caporaux
sont élus par la compagnie à la majorité des voix.
Pendant une centaine d'année, les sapeurs-pompiers, enrôlés à titre volontaire, font
face aux feux et autres calamités, avec des moyens en évolution constante grâce aux
progrès de la technique, à travers les vicissitudes de deux guerres mondiales, mais
toujours avec le soutien matériel et moral de la municipalité.
Par circulaire préfectorale du 9 décembre 1949, le corps d'Erstein devient également
centre de secours pour les neuf communes rattachées : Gerstheim, Osthouse, Bolsenheim,
Schaeffersheim, Nordhouse, Uttenheim, Limersheim, Hindisheim, Hipsheim.
L'évolution des techniques, l'industrialisation, le nouveau mode de vie et de travail
imposent constamment à la municipalité, aux services préfectoraux comme à chacun
des pompiers volon- taires du corps, de nouvelles exigences en équipements et en
formation. Une caserne « nouvelle génération » est construite en 1973, agrandie en
1988. Le matériel roulant et statique se modifie et se modernise sans répit et le
personnel, pour rester à la hauteur de sa tâche, suit une formation intensive et
diversifiée.
Après les capitaines Muller successivement grand-père, père et fils Ringeisen, André
et Kieffer, les chefs de bataillon Laemmer et Grosshans, le capitaine Deppen, le
chef de corps actuel, capitaine Landmann peut définir comme suit les hommes dont
il a le commandement : « Présents partout, assistant discrètement tous ceux qui attendent
leur aide, luttant de toutes leurs forces contre le feu et les éléments pour sauver
biens et vies ; c'est ainsi que rayonne la vraie image des pompiers : celle d'hommes
animés de la volonté de servir au mieux et en toutes circonstances grâce à leur dévouement
et leur technicité. »