Avant de s'établir sur les lieux actuels, cette localité à l'habitat dispersé était
tapie dans la forêt du Kritt, au bord de la Graft. Elle a porté une série de noms
successifs : Birtelgrefte, Birteln-Greffte, Birkelgreffe, Burgelsgrefte, Burgelscreft,
Burkerskraft, Burkholz-Kraft. Tous ces noms sont composés de trois éléments : Bürger
(citoyen), Graben (fossé) et Holz (bois, forêt). Différentes prononciations de ces
éléments ont entraîné cette série de noms.
L'origine de Krafft remonte aux Romains. Par cette forêt passait la voie romaine
dite Heidestraessel
qui traversait le Ried par Ehl, Krafft et Eschau pour arriver à Strasbourg. En passant
par une succession de chaumières, cabanes, auberges et autres bâtisses, elle donnait
naissance à une rue commerçante dite Kraemergaessel (rue Mercière), qui subsiste
encore à ce jour en tant que chemin forestier allant de la D 988 à Nordhouse, à 500
mètres à l'ouest du pont enjambant le canal du Rhône au Rhin.
En 849, l'empereur Lothaire Ier fait cadeau à sa femme, Irmengard, des biens se situant
au lieu Villaris. Ce vocable est le premier nom de Krafft. Plus tard, Irmengard,
fondatrice de l'abbaye d'Erstein, y fait construire une Herberge, hospice ou hôpital
pour jeunes filles, veuves nécessiteuses et handicapées. Les documents anciens le
mentionnent comme Birkelkreft zum Spital. On présume que cette œuvre cessa d'exister
vers 1143, lorsque l'abbesse d'Eschau fonda son hôpital.
Les abbesses et chanoinesses du couvent d'Erstein empruntaient cette voie pour se
rendre aux Dinghöfe, (colonges) leur appartenant.
Le Messtag fut aussi de tradition. Ce messti (de l'allemand Messe) était surtout
un jour de grande foire, de marché avec agréments et festivités.