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Cette chronique relatant une petite histoire des deux avatars de l'orgue de l'église catholique Saint-Martin d’Erstein se borne à récapituler des faits marquants de son existence. Seules la genèse de son esthétique sono­re et la sauvegarde miraculeuse de ses montres en 1917 sont quelque peu développées.

Cette chronique consti­tue un point de départ que l'auteur souhaite voir com­pléter et parfaire l'altier clocher de l'église Saint-Martin d'Erstein est visible de très loin dans la plaine de l'Alsace cen­trale. A l'approche de l'édifice, son caractère néo-roman s'avère différent du caractère baroque de la tour.

Dans l'église, le visiteur remarque bien une unité de style néo-roman de tout l'édifice, mais à nouveau la différence de style de ses mobiliers essentiels, authentiquement baroques, comme la cuve de la chaire et, surtout, le magnifique buffet d'orgue harmo- nieuse­ment disposé. La chance aidant, si l'orgue se manifeste alors, la surprise est à son comble d'entendre un ins­trument sym- phonique romantique de facture incontes­tablement allemande.

Edifice moderne surmonté d'une flèche ancienne, abritant des mobiliers anciens, mais buffet ancien contenant un instrument moderne! Une somme d'anachronismes! De quoi y perdre son latin !

Retrouvons le  grâce aux révélations de l'histoire locale. La tour-clocher est celle de l'ancienne église, et fut construite de 1715 à 1717 par le célèbre architecte Peter Thumb, alors que le reste de l'édifice fut bâti par l'architecte Antoine Ringeisen, entre les 13 septembre 1859 et 6 octobre 1861, tout simplement.

Quant à l'orgue, l'effective disparité des perceptions oculaires et auditives, correspondant respectivement à son contenant et à son contenu, signale une histoire plus complexe et plus riche méritant une narration. Cet orgue eut deux avatars.

LE PREMIER AVATAR DE L’ORGUE

Son histoire débute en la grande et belle église catholique Saint-Léger de Guebwiller, paroisse qui commanda en 1741 un orgue de tribune neuf au facteur strasbourgeois Johan Georg Rohrer (1686-1765).

Commencé en 1742 sur un plan à 2 claviers péda­lier, le bel orgue fut installé sur sa tribune en 1744 dans son premier état d'achèvement après un début de voyage nautique de Strasbourg.

au Ladhof, à Colmar, sur l’Ill, au cours duquel lui et Erstein s'entr' aperçurent prémonitoirement au passage.

An cours de construction, le facteur augmenta son plan de deux à trois claviers, et acheva sa construction en 1750. Son buffet est celui d'un artiste doué et inspi­ré, par son élégance et son originalité remarquables, ses plates-faces superposées et son absence de positif de dos.

En 1794. Saint-Léger de Guebwiller fut désaffectée et son mobilier mis en vente. Or, dès avant la Révolution, la ville d'Erstein. prospérant, aurait bien voulu pos­séder un orgue plus digne d'elle que son beau mais trop petit et médiocre orgue Nicolas Boulay de 1758. Mais ce n'est qu'après le Concordat du 15 juillet 1801 et le rétablissement du culte que les choses se con- crétisèrent.

L'orgue Rohrer-Callinet dans la nouvelle église d'Erstein en 1911.


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Le 28 juin 1803, le conseil municipal d'Erstein vota la somme de 9 800 F pour les ornements de l'église, dont 4 000 F pour l'acquisition d'un nouvel orgue. Le prin­cipe en fut approuvé par le préfet Cunier le 19 avril 1804.

Par le rapport d'un de ses membres, le conseil muni­cipal apprit que l'orgue de Saint-Léger de Guebwiller était toujours en vente, et décida, le 5 octobre 1804, l'envoi d'une députation formée de MM. Aloyse Karst, maire, Miltenberger, Jean-Michel Gollard, membres du conseil, et Félix Sigisbert Bosch, notaire, les deux der­niers étant organistes, musiciens, et ayant des connais­sances mécaniques, pour l'examiner.

Suite à leur appré­ciation positive, exprimée par leur rapport du 24 oc­tobre : « orgue très convenable », et la proposition du 23 octobre de Joseph Rabiny et François Callinet pour le transfert, la réparation et le remontage de l'orgue Rohrer avant la semaine sainte, fin mars 1805, l'affai­re s'engagea rondement.

Le 25 octobre, le conseil municipal entérina les démarches d'acquisition entreprises par le maire auprès du sous-préfet et de Callinet, et, le 26 octobre, le préfet Cimier émit un avis favorable sous réserve du financement, puis son autorisation le 2 novem- bre. Le 4 novembre fut établi entre les deux maires le contrat d'achat pour 2 700 F de l'orgue Rohrer, à enle­ver dans les 15 jours.

Le 5 novembre suivit l'accord entre Aloyse Karst, maire d'Erstein, d'une part, et François Callinet et Joseph Rabiny d'autre part, pour le démontage, les réparations et modifications, la livraison le 20 février 1805 au Ladhof à Colmar en vue du transport fluvial sur l’Ill de l'orgue jusqu'à Erstein puis la pose pour Pâques 1805. Cet accord fut retourné signé au facteur François Callinet le 19 novembre.

Le 24 novembre Joseph Rabiny écrit qu'il va dé­monter l'orgue "lundi prochain" et qu'il viendra voir dans un mois le futur emplacement, l'avancée de tri­bune qui sera construite aux frais de la commune. Le 1er décembre, lettre et devis estimatif autographes de François Callinet.

Le 6 février 1805, lettre de situation des travaux de François Callinet et Joseph Rabiny, et, le 27 février, devis complémentaire du premier pour l'extension de 49 à 51 notes (au ré) des claviers et la mise au ton d'or­chestre. Le 24 mars, dimanche de Pâques 1805. inau­guration de l'orgue Rohrer (1744) - François Callinet à Saint-Martin d'Erstein. Le premier organiste de ce nouvel orgue d'Erstein fut l'instituteur Antoni Blum (1769-12 janvier 1811, mon ancêtre direct), pour peu de temps, jusqu'en 1806 (ou 1810 ?).

Après des années d'usage, vint le moment où des réparations s'imposèrent à cet instrument « indispensablement nécessaire ». Il fit donc l'objet d'un grand relevage, comprenant le renouvel- lement du bloc des trois claviers, par Joseph Callinet, suivant son devis du 1er mai 1832, visé le 22 juin par le sous-préfet Blan­chard et approuvé le 26 juin par le préfet Choppin d'Arnouville. Les travaux effectués par Joseph Calli­net furent approuvés le 13 juin 1833.

Le 10 mai 1838, le conseil municipal confia l’entretien de l'orgue à Georges Wegmann, pour 15 F par an. jusqu'au départ de Strasbourg de ce dernier, le 25 mars 1857. C'est donc très proba- blement Martin Wetzel qui démonta l'orgue en 1858 avant la démolition de l'an­cienne église en vue de la construction de la nouvelle grande église actuelle, qui fut consacrée le 6 octobre 1861, mais ne fut officiellement reçue qu'en 1863.

Le 28 février 1863, soumission de Martin Wetzel en vue du remontage de l'orgue Rohrer-Callinet, effectué à partir de mai pour le 11 novembre, Saint-Martin. La réception des travaux fut approuvée le 12 novembre par le préfet. L'entretien fut ensuite assuré par la mai­son Wetzel frères.

Daté du 26 juillet 1880, devis de relevage par Char­les Wetzel, agréé le 4 septembre par le Kreisingenieur Meyer pour le Kreisdirektor Boehm (1 200 Marks). Le 25 octobre, commande du remplacement de 3 jeux proposé par Charles Wetzel au cours des travaux, rem­placement effectué avant Noël 1880.

LE SECOND AVATAR DE L'ORGUE

Le 1er octobre 1902 est une date importante: c'est celle de la prise de fonction d'organiste titulaire, à l'âge de 23 ans, de Victor Dusch, brillant élève frais émoulu du Conservatoire de Stras- bourg. Insatisfait par son vieil orgue désuet, il essaya des années, en vain, de convain­cre le conseil de fabrique d'acquérir un nouvel orgue convenant mieux à la nouvelle grande église d'Erstein.

Mais l'histoire du second avatar actuel de l'orgue commence véritablement en 1909, année de l'installa­tion à la cure de Saint-Martin de M. le chanoine Jean-Baptiste Brett, originaire de Guebwiller reconnais­sant la vétusté de l'orgue, il rejoint et soutint le vœu de son organiste. Ce sont eux les deux instigateurs de l'orgue actuel, dont le conseil de fabrique décida alors l’acquisition au début de 1912.

Une commission composée du recteur Brett, de l'or­ganiste Victor Dusch et du trésorier de la fabrique Ignace Woerth visita alors quelques orgues récents de la région : à Strasbourg le H. Koulen 1894, E.-A. Rœthinger 1911 de Saint-Pierre-le-Jeune catholique, et le F. Weigle 1899 du maître de Victor Dusch, Adolf Gessner. à Saint-Maurice, église catholique de garnison, et clans le Haut-Rhin: à Colmar, le Joseph Callinet 1828 Joseph Rincken- bach 1911 (dans un buffet Silbermann 1755) de la Collégiale Saint-Martin, à Guebwiller le Mutin 1908 (dans un buffet Rabiny 1785) de l'église Notre-Dame, à Lapoutroie le M. et J. Rincken- bach 1912, à Montreux-Vieux le Voit et Söhne 1899, et à Alpensbach, Wurtemberg, un orgue Walcker.

Victor Dusch a pu s'inspirer de l'art d'Aristide Cavaillé-Coll, s'instruire auprès d'Emile Rupp, prendre conseil de François-Xavier Mathias et de son maître Adolf Gessner, étudier les orgues récents visités et l'orgue Dalstein-Haerpfer 1909 du Palais des Fêtes de Strasbourg, pour élaborer une composition type et des spécifications contenues dans un cahier des charges qu'il rédigea pour la consultation de divers facteurs d'Alsace, de Lorraine (Moselle) et d'Outre-Rhin.

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Charles-Marie Widor et son orgue de Saint-Sulpice à Paris ont joué un rôle influent : des liens d'amitié ont existé entre Victor Dusch et Charles-Marie Widor, venu début décembre 1909 à Strasbourg participer à l'inaugu­ration de l'orgue du Palais des Fêtes lors de deux con­certs. Il revint encore à plusieurs reprises en Alsace en 1911 (et 1912) pour travailler avec Albert Schweitzer à leur édition complète des œuvres d'orgue de J.S. Bach.

Ce fut l'occasion pour le facteur Edmond-Alexandre Rœthinger de rencontrer à nouveau Charles-Marie Widor. avant de le retrouver derechef à Paris cette an­née 1911, invité par le Maître pour une présentation en particulier de son prestigieux Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice. Ainsi Edmond-Alexandre Rœthinger, le futur facteur de l'orgue de Saint-Martin d'Erstein, formé à l'école de facture allemande, a aussi fréquenté les grands facteurs parisiens et leurs grands ouvrages. Il a ensuite travaillé pour Erstein sur les plans de Victor Dusch en y collaborant étroite- ment et en apportant ses solutions techniques pour obtenir le résultat sonore attendu.

Ainsi, compte tenu des désirs de Victor Dusch et de l'expé- rience d'Edmond-Alexandre Rœthinger, l'orgue de Saint-Martin d'Erstein, son opus 70, est un orgue symphonique inspiré par les orgues de Cavaillé-Coll s'inscrivant naturellement dans l'esthé- tique de la réforme alsacienne de l'orgue, sans que ses quatre sages et beaux jeux germaniques à « haute pression » (< 150 mm CE seulement !) selon la doctrine révisée en 1912 d'Adolf Gessner l'en fasse déroger. Sa tech­nologie, sa construction et sa console l'y inscrivent bien également. C'est aussi pourquoi on peut qualifier cet orgue de symphonique français... allemand.

Les devis d'Edgar Wetzel et de Dalstein-Haerpfer(34 875 Marks) ont été retrouvés. Les montants des autres devis sont connus : Joseph Rinckenbach 39 826 Marks, E.-A. Rœthinger 40 144 Marks, E.F. Walcker 31 960 Marks, F. Weigle 33 000 Marks.

Suivant la recommandation du 16 mai 1912 de l'expert diocé- sain François-Xavier Mathias, et sur le rapport de la commission, le conseil de fabrique opte le 4 juin pour la soumission, la plus chère, de l'orgue pneuma­tique proposé par Edmond-Alexandre Rœthinger, fac­teur établi à Schiltigheim depuis 1893.

Le nouvel orgue aura 60 jeux réels, mais réutilisera des tuyaux de l'ancien et le buffet Rohrer qui sera agrandi considé- rablement par Théophile Klem, ébénis­te et sculpteur d'art à Colmar. L'orgue Rohrer-Callinet acquis par la ville en 1804 deviendra donc, en 1914, l'orgue E-A. Rœthinger appartenant depuis à la pa­roisse Saint-Martin d'Erstein. Il est entretenu mainte­nant par le conseil de fabrique.

Le 11 juillet 1912, le conseil municipal, après dis­cussion approfondie, ajourne sa décision de subven­tion au conseil de fabrique, qu'il est tenu de suppléer conformément au décret du 30 décembre 1809. La dis­cussion, reprise le 26 août, fut orageuse, et ce fut lors de la séance suivante, le 29 août, que le conseil muni­cipal vota, par 13 voix contre 9, une subvention de 10 000 Marks payable en 10 annuités de 1 000 Marks. Par ailleurs, 25 000 Marks furent empruntés à la Caisse d'Epargne d'Erstein,

remboursables en 25 années. Le conseil municipal accorde ulté- rieurement au conseil de fabrique la garantie de la municipalité pour cet emprunt.

Au début de 1913, la commande fut signifiée pour Pâques 1914 à Edmond-Alexandre Rœthinger, qui procéda, en mars, au démontage de l'orgue Rohrer-Callinet dont le matériel reprit le chemin de Stras­bourg et dont le buffet fut expédié chez Théo- phile Klein à Colmar. L'organiste se servit alors d'un har­monium E.-A. Rœthinger, encore sur la tribune, pour accompagner les offices pendant 13 mois.

Klem coupa le buffet en deux parties et créa une partie centrale l'agrandissant considérablement mais harmo­nieusement, dans le même style. Le résultat est à s'y méprendre : le buffet entier semble d'origine, les trois angelots musiciens ayant judicieu- sement pris leur envol pour le couronnement de la nouvelle plus haute tourel­le centrale. Un positif postiche de grande dimension (trop ! ?) ajouté par Klem dissimule la console séparée.

E.-A. Rœthinger eut recours à des spécialistes tra­vaillant selon ses spécifications. Laukhuff fournit la majeure partie (environ 4 000) des 4 271 tuyaux néces­saires, de la meilleure qualité (pas un seul en zinc). La console pneumatique est de Rœthinger-Eisenschmid. alors spécialiste en la matière à Munich. Les sommiers pneumatiques utilisent des clapets à soufflet tout à fait analogues à ceux brevetés par Boden en 1878.

Edmond-Alexandre Rœthinger.

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Début mars 1914, E.-A. Rœthinger s'installe à Erstein, « A l'Ange » (Jean Klotz), à deux pas de l'église et de la demeure de Victor Dusch, sise 22. rue Mercière, pour l'achèvement et l'harmonisation de l'orgue.

Le 21 avril, des éléments de fermeture du buffet sont encore expédiés de Colmar en train par Klem. Les étiquettes reportées au dos du panneau situé sous le culot de la tourelle centrale indiquent, l'une « Hochwürden Herrn PfarrerBreit in Erstein UntElsass (frei) l'autre le tam­pon "Reichseisenbahnen in Elsass-Lothringen, 21.4.14, Colmar ».

Le dimanche 3 mai 1914, fête de l'invention de la Sainte-Croix, l'orgue achevé, ses montres lustrées éblouissantes, but béni par le recteur Jean-Baptiste Brett et inauguré par son heureux organiste, Victor Dusch, et une pléiade d'organistes renommés. Dans l'ordre de participation :

Abbé Martin Mathias, organiste de la cathédrale.

Auguste Stöcklin, d'Issenheim,

E. Rosin, d'Erstein, jeune élève de Victor Dusch,

Auguste Schirlé, de Benfeld, élève de Victor Dusch,

Louis Huber, de Guebwiller,

Léon Thomas, de Saint-Pierre-le-Jeune catholique,

à Strasbourg,

Victor Dusch, d'Erstein,

tous, comme lui, anciens élèves d'Adolf Gessner au

Conservatoire de Strasbourg (sauf E. Rosin).


Le 9 juillet, l'orgue fut expertisé officiellement avec éloges, en particulier des quatre jeux à haute pression. de la transmission tubulaire, de la console et du buffet, par F.-X. Mathias, présidant la commission. Victor Dusch et deux des organistes inaugura- teurs, Martin Mathias et Léon Thomas, mais le procès-verbal de réception définitive ne sera signé par les réceptionnaires que le 1er janvier 1915, en raison du déclenchement de la Pre­mière Guerre mondiale le 1er août, qui empêcha aussi la quête des 10 000 Marks de complément pour le paiement de l'orgue de se dérouler comme prévue.

La guerre faillit avoir une autre conséquence, bien plus tragique pour l'orgue lui-même. La guerre promettant de durer de façon imprévue par l'Allemagne, ses autorités s'inquiétèrent des approvisionnements dès l'automne 1914.

Suivant de peu le contrôle des vivres par le gouvernement à partir du 1er janvier 1915, la première d'une série de réquisitions de matières stratégiques fui décrétée par Berlin le 2 février 1915 (Reichs-Gesetzlich S 54).

Alertés et inquiets pour leur montre toute neuve, Victor Dusch et Edmond-Alexandre Rœthinger, très amis depuis l'édification de l'orgue, commencèrent de concert à chercher comment la sauvegarder.

Victor Dusch était persuadé de l'impossibilité de sauver les tuyaux tout neufs en cas de réquisition. Edmond-Alexandre Rœthinger eut l'idée et trouva le moyen de les « vieillir », et s'y prépara.

Début 1916, les autorités allemandes firent invento­rier les cloches et les tuyaux d'orgue métalliques. Un fichier des cloches et des orgues à préserver de la ré­quisition en raison de leur valeur artistique ou histori­que était prévu.

Une demande de remise volontaire des cloches et des tuyaux en étain des orgues suivit et, de fait, à Singrist, les montres Wetzel 1881 furent enle­vées par l'instituteur et livrées en juin 1916, et à Saales les tuyaux en étain de Koulen furent enlevés par Kriess le 27 octobre 1916, bien avant le décret, zèle assez sin­gulier en Alsace !

L'organiste et le facteur entreprirent donc de vieillir les 174 rutilants tuyaux de montre en les rendant ternes et foncés, ce qui les mettait en accord avec l'ancienneté manifeste du buffet baroque et de l'histoire de l'orgue.

Le camouflage était donc sensé, compte tenu de l'igno­rance des « experts » de l'époque, qui crurent bien plus d'un demi-siècle (jusqu'en 1978!) l'orgue originel de Silbermann. Beaucoup de monde s'étant démené, un expert allemand d'une commission spéciale vint (de Berlin ?) inspecter l'orgue. Cet expert-là fut persuadé de devoir préserver les tuyaux de la réquisition.

Le buffet en chêne de Klem

Programme pour l'inauguration de l'orgue en 1914.

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LES GRANDES DATES DE L’ORGUE

DE L’EGLISE SAINT MARTIN

Société d’Histoire des Quatre Cantons, annuaire 2003, auteur : Guy SAGOT

PRESENTATION QUATRE ORGUES ANNUAIRE 2003 ANNUAIRE 2005 RESTAURATION HISTORIQUE PATRIMOINE