PRESENTATION
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LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION A ERSTEIN

UN OBJECTIF PERMANENT DE LA MUNICIPALITE

En 1901, la filature REICHARD est autorisée à déverser dans l'Ill un effluent complètement épuré provenant des eaux usées industrielles de la fabrique qui utilise des pro­duits de teinture.

Dans l'autorisation accordée en 1906 à un propriétaire, il lui est demandé de soumettre les eaux pluviales et ména­gères à un traitement mécanique et chimique pour éliminer ou neutraliser les substances nocives avant de les rejeter dans le canal d'alimentation de l"Ohlmühle". Le débit de cet effluent épuré doit être suffisamment dilué et régulier afin de ne pas perturber pendant la période d'étiage ni la vie piscicole, ni l'utilisation de l'eau du canal pour couvrir les besoins économiques, industriels et agricoles des autres usagers. Le propriétaire supporte, en outre, tous les frais occasionnés par les contrôles et les analyses demandées par l'administration et il lui est interdit d'évacuer l'effluent épuré dans l'eau souterraine.


En 1908, la Ville publie la réglementation de la construc­tion, dont plusieurs articles sont consacrés à l'évacuation des eaux pluviales et des eaux usées.

Dans les rues dépourvues de canalisations, les eaux de pluie et des cours sont évacuées dans les rivières et les canaux par l'intermédiaire des rigoles. Là où il n'existe ni rigoles, ni conduites, les propriétaires doivent recueillir les eaux de pluie dans un puisard situé à 8 m de tout puits et à 3 m de la limite de la propriété voisine. Dans toutes les propriétés, les fosses hermétiques recevant les eaux ménagères sont à vider deux fois par année et les matières des cabinets doi-vent être dirigées dans un autre ouvrage hermétique implanté à au moins 10 m des puits à eau potable.


La canalisation fait son apparition


C'est aussi en 1908 que la Ville réalise les premiers tron­çons de canalisations, dans lesquels sont obligatoirement déversées les eaux pluviales et ménagères. Le raccordement direct des cabinets et fosses d'aisance est rigoureusement interdit.

Le développement de la ville après la Première Guerre Mondiale nécessite l'extension du réseau et la pose de con­duites dans les rues nouvellement créées. Cette extension s'est faite par étapes, suivant les possibilités financières et les grands tronçons du réseau de canalisations sont raccor­dés directement à l'Ill et à ses canaux.


Tous ces travaux aboutissent au réseau de canalisations tel que nous le décrit M. E. Kopff, conseiller municipal, en 1965 :


"... Dans le quartier situé à l'ouest du Fossé de la Ville, certaines conduites sont posées à faible profondeur par suite de la petite différence d'altitude entre le sol et le niveau du plan d'eau et pour des raisons d'économie, on s'est abstenu de la pose de siphons sous le Fossé de la Ville. Ce fossé forme donc un collecteur pour toute la partie ouest de l'agglomération.


Le centre de l'agglomération est desservi par des canali­sations unitaires à diamètre variable, dont le collecteur principal est situé dans la rue de la Digue, du Général de Gaulle, de la Poste, de l'Arc-en-Ciel, des Sœurs, Quais du Sable et du Cou vent. Il se jette dans le canal de décharge de la Niedermiihle, bras secondaire de l'Ill.


Une deuxième conduite emprunte la rue de la Pente (avec prise d'eau de rinçage), traverse la rue du Général de Gaulle, pour y recevoir une partie des eaux de celle-ci, la rue de l'Arc-en-Ciel pour se raccorder à la première à l'intersection de la rue de la Poste. Ces deux conduites et leur ramification desservent la presque totalité de la partie de l'agglomération délimitée par l'Ill à l'est, le canal de la  Kraftmuhle au sud, une ligne formée par le Fossé de la Ville l'église protestante, l'église catholique et la sous-préfecture à l'ouest.


Les collecteurs secondaires de la rue de Strasbourg et du Vieux-Marché avec prise de rinçage dans le Fossé de la Ville près du pont du Général de Gaulle (restaurant "Au Soleil") et déversement dans ce même cours d'eau en aval de la scierie complètent l'assainissement actuel du noyau central.


Le quartier au nord du Fossé de la Ville est desservi par un collecteur empruntant la rue du 22 Novembre et la rue des Jardins pour se jeter dans te canal de fuite de l'ancien moulin de la Niedermuhle.

Le quartier du Bruhly à l'est de l'Ill, à construction extensive, est doté d'un réseau assez récent divisé en deux secteurs. La partie sud est desservie par un collecteur pres­que parallèle à  l'Ill avec prise de rinçage au point de départ du Murgiessen et déversement dans la rivière en aval du pont de l'Abattoir. La deuxième partie au nord comprend un réseau plus étendu avec déversement dans l'Ill en aval de l'agglomération.


Au sud-est et sur la rive droite de l'Ill, l'assainissement du quartier de la Bleiche est assuré par un réseau autonome avec prise d'eau de rinçage dans l'Ill et déversement dans un bras secondaire de la rivière appelée "Vieille Ill" (Laichplatz). Le fonctionnement du réseau est favorisé grâce à la retenue du barrage sur l'Ill n °64 (barrage de la filature), ayant une dénivellation pour assurer une chasse permanente. La partie Est de ce réseau présente d'assez nombreuse ramifications et n 'est pas pourvue de rinçage.


Ces nombreux déversements en rivière favorisent la for­mation de dépôts, en particulier dans les cours d'eau à pente et débit faibles. Le canal de fuite de la Niedermühle recueille la plus grande partie des effluents et est, de ce fait, le cas le plus en vue. Les dépôts de vase y sont nombreux.

Tout cela montre que notre réseau ne répond plus aux exigences actuelles et il fallut penser au tout-à-l'égout. Tout doit donc être dirigé sur l'égout, non seulement les eaux de pluie, de cuisines et des bains, mais également les eaux-vannes (W. C).


On comprend aisément que cet effluent ne pourra plus être évacué dans les cours d'eau pour ne pas aller polluer davantage et il sera, dans les temps futurs, dirigé sur une station d'épuration.

C'est pourquoi le Service du Génie Rural a, sur demande du conseil municipal, dressé un avant-projet en 1955. Celui-ci a reçu un avis favorable de la part du Conseil Départemental d'Hygiène te 31. 1.1956.

M. le Préfet du Bas-Rhin a, par arrêté en date du 26 Novembre 1965, approuvé le projet d'assainissement ef déclaré d'utilité publique toutes les opérations prévues au projet.

La réalisation du tout-à-l'égout nécessite le raccorde­ment de ces multiples tronçons d'assainissement existants à des collecteurs principaux pour les diriger sur la station d'épuration...".


E. Kopff, conseiller municipal, en 1965