Un chapitre du site „Erstein67“ juin 2015
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LE SIEUR FRANÇOIS-JOSEPH BURGER

Greffier et prévôt d'Erstein

Auteur : Yvette BURGHARD

Publié par la S.H.Q.C. tome 9

François Joseph Burger est né le 14 juillet 1738 à Colmar, fils de Joseph Burger, savetier puis forgeron à Colmar et d'Anne Marie Salomé Dufort de profes­sion tailleur, son épouse.

Il vient à Erstein en 1760 et entre au service du greffier Antoine Hugard dont il épouse la fille aînée Marie Madeleine le 7 février 1765 en l'église de Nordhouse, où le curé Richard Diel, beau-frère des Hugard, bénit l'union.

De cette union vont naître dix-sept enfants entre 1765 et 1787, tous nés à Erstein sauf un garçon Louis dont les lieux et dates de naissance et de décès nous sont inconnus.

Le 20 juin 1764 François-Joseph Burger succède à son beau-frère en qualité de greffier à Erstein. En 1777, il se fit construire dans cette ville une maison de maître encore partiellement visible actuellement au 8 rue de la Rebmatt.

En 1783, au décès du prévôt Jean Georges Kuhn, il prend ce titre, cumulant ainsi deux fonctions : celle de greffier et celle de prévôt. Dans une requête adressée aux grands prévôts et chanoines du chapitre de la cathédrale de Strasbourg, jouissant du baillage d'Erstein, les Ersteinois dénoncent cette situation anormale. Le 22 décembre 1784 une délégation vient de Strasbourg pour effectuer un contrôle à Erstein, où la population, regroupée par corporations, lui remet une accusation écrite conte­nant de lourds reproches à l'encontre du sieur Burger (actes passés en sa qualité de greffier trop chers et gaspillage de l'argent public).

François-Joseph Burger Madeleine Hugard épouse F.J. Burger Portraits peints à la Conciergerie

En effet en septembre 1793 François-Joseph Burger est arrêté par les Jacobins dans sa résidence du "Jardin d'Angleterre", interné à la cour de Darmstadt-Deux Ports (ancienne mairie place Broglie) ; il est accusé comme étant : "Burger, ex­-greffier d'Erstein, propriétaire du Jardin d'Angleterre, feuillant et aristocrate, à qui fut refusé le titre de citoyen". Il est transféré à Paris en vertu d'un man­dat d'amener émanant du tribunal révolutionnaire et est interné à la Concier- gerie. Il fut libéré, suite à la chute de Robes- pierre, en juillet 1794 (9 thermidor).

Entre-temps, son épouse décède le 20 mars 1794 dans leur appartement au n° 20 rue de l'Arc-en-Ciel à Strasbourg, âgée de 46 ans.

Le 25 pluviose de l'An IX (14 février 1801) le sieur Burger signe son testament "dans sa chambre du second étage au n° 20 rue de l'Arc-en-Ciel à cinq heures de relevée". Dans cet acte il fait don à ses trois enfants mineurs "du huitième de ses biens et d'un sixième de ses revenus".


Le 17 février 1801 (28 pluviose de l'An IX) il décè­de à son domicile au n° 20 de l'Arc-en-Ciel en quali­té de "rentier" à l'âge de 62 ans (cf. doc. ci-joint fichier.jpg).

Le château de la Rebmatt (Archives Photos Mayer, Erstein).


Acte de décès de Marie-Madeleine Hugard, épouse de François-Joseph Burger.

Marie-Joséphine Burger *, en visitandine (M.H.S.).

Aloyse Burger * (Musée Historique de Strasbourg).

Ambroise Burger * (1827) (Musée Historique de Strasbourg).

Portraits de 4 enfants sur 17, de F.-J. Burger et de son épouse M.-M.

Marie-Anne Burger * (1830) (Musée Historique de Strasbourg). Hugard

Acte de décès de François-Joseph Burger (17 février 1801).

Marie-Madeleine Duhesme veuve de Guillaume Philippe Duhesme, massacré à Jemmapes le 6 novembre 1792, épouse en secondes noces le comte de Suremain et décède à Paris en décembre 1857.

Marie-Joséphine Burger vit en 1800 dans la mai­son paternelle au n° 20 rue de l'Arc-en-Ciel, elle est religieuse visitandine comme l'indique son portrait. Le parcours de Louis n'a pu être déterminé (actes de naissance et décès inconnus). Il est mentionné toute­fois dans la nomenclature des quartiers des registres de la population en 1800 comme étant  "fils de François-Joseph Burger et venant d'Erstein, âgé de 22 ans".

L'acte de décès du 17 juillet 1844 est celui d'Ambroise "60 ans, né à Erstein, profession : commis voyageur, époux d'Anne Marie Sophie Weygand, décédé dans sa maison au n° 19 Vieux-Marché-aux-Grains à Strasbourg".

Quant à Aloyse il décède le 19 avril 1843 "âgé de 69 ans, à son domicile au n° 18 Faubourg National à Strasbourg, ancien inspecteur des postes et époux de C. Hubert".

Sources et bibliographie

R. Friedel - Erstein - Geschichte des Klosters und der Stadt.

Abbé Bernhard - Histoire d'Erstein.

Archives départementales (notariat de Maître Lacombe).

Archives municipales de Strasbourg, de Colmar et d'Erstein.

Pour la descendance : détails donnés par un parisien, M. Duhesme, descendant de Lazare D. et Eléonore B.

RECTIFICATIF

concernant la descendance du sieur Burger d'Erstein (voir Annuaire 1991, tome 9, p. 11, paragraphe III)

LES GENDRES DUHESME

En 1794 et 1797 deux filles Burger, Eléonore et Marie Madeleine épousent, au château d'Angleterre, respectivement Lazare Duhesme et Guillaume Philibert Duhesme, deux cousins ori­ginaires de Mercurey près de Châlon s/Saône.

Le premier, Lazare, est "Inspecteur au service des guerres" lors de son mariage avec Eléonore Burger. Il devient "conservateur des forêts" sous l'Empire. Il quitte Strasbourg pour s'installer avec sa famille dans sa propriété de Mercurey, héritage de son père.

Il revend cette maison en 1820 pour s'établir à Paris où il meurt en 1841. Sa descendance vit actuellement dans cette ville.

Quant à Guillaume Philibert, époux de Marie Madeleine Burger, général de l'an ü (1793), il poursuit sa carrière sous l'Empire. Il achète le 29 Messidor de l'An IX (18 juillet 1801) le jardin d'Angleterre de Bischheim, qui appartient à la succession Burger, et ce pour le prix de 95 000 F. Il revend ce domaine en 1810. Le produit de cette transaction lui permet d'ache­ter le château de Sauvigny-le-Bois près d'Avallon (Yonne). Il décède à Genappe en 1815 des suites d'une blessure reçue à Waterloo. Sa veuve Marie Madeleine Burger s'est remariée avec le général de Suremain. Elle est morte à Paris en 1857.

Le Docteur Fr. Ritter a dédié un de ces poèmes aux victimes de cette catastrophe :

VERBRANNT, VERBRANNT

Ein Schreckensruf geht durch das ganze Land, Und font von Berg zu Berg, von Tal zu Tal ; Es hat an Opfern eine grosse Zahl Der Tod gefordert heut mit roher Hand.

Verbrannt ! Verbrannt ! Ein gleiches Schicksalsband Umschlingt im Flammenmeer sie allzumal. Verbrannt ! Verbrannt ! so liegen sie im Saal Und reichen noch im Tode sich die Hand.

O ungluksel'ge Stunden die im Keim

So manche Knospe grausam heut geknickt,

O unerbittlich, grausam wilder Schmerz !

Geknickt zugleich manch armes Mutterherz ; Ein ganzes Dorf Jammer niederdruckt... O der Gepiden umglucksel'ges heim !

Docteur Fr. Ritter, "Heimat- und Jugend-Klange", 1908.


CONCLUSION


L'étude de ce document nous fait découvrir que déjà en 1782, le combat du feu était organisé et ordonné avec précision. Mais ce qui parait remar­quable, c'est la participation de tous les villageois sans exception.

Chacun avait sa place, différents corps de métiers étaient représentés et avaient une tâche spéciale

comme les maçons qui étaient chargés de démolir les murs afin que le feu ne se propage pas ou le forgeron et le cordonnier qui devaient êtres présents afin de palier à une éventuelle défaillance de la pompe.

Lors d'un incendie, il fallait faire fi des querelles de voisins pour combattre le feu et éviter la propaga­tion du fléau que représentait les flammes.

Tous devaient prendre part au combat, y compris les femmes dont la tâche principale était de former une chaîne humaine.

Tout ceci démontre une certaine solidarité entre villageois, un sentiment d'appartenance à une com­munauté villageoise, tout comme la crainte du feu qui demeure toujours actuelle quand on songe à la des­truction des forêts dans le sud de la France.

Aujourd'hui, si les corps de sapeurs-pompiers sont mieux équipés et plus efficaces, il reste à souligner le bénévolat des personnes formant ces corps.

Sources bibliographiques :

Comptes communaux de Westhouse.

Renseignements fournis par Raymond OURY.

J. TRUTTMAN : Historique de Geispolsheim, 1971. E. DISCHERT : Die Festung Benfeld, 1936.

Musée Alsacien de Strasbourg

Registre des délibérations du Conseil municipal de Westhouse.

II. PERIODE STRASBOURGEOISE

      Le 2 décembre 1789 le sieur Burger achète à Bischheim le domaine appelé "Jardin d'Angleterre", au Sieur Conrad Alexandre de Gérard, prêteur royal de Strasbourg et à son épouse Nicole Grossard de Wisely, et ce pour un montant de 90 000 livres (château, mobilier, dépendances et terres) (acte de vente passé chez Maître Lacombe, notaire royal à Strasbourg de 1770 à 1816).

Par devant le même notaire il achète le 11 mars 1790 le château d'Illkirch dit "propriété Klinglin" (maison, jardin et mobilier) pour un montant de 40 600 livres au Sieur Antoine de Chaumont, mar­quis de la Galaizière, intendant d'Alsace.

A partir de 1789 François Joseph Burger a été confondu dans les écrits biographiques avec un homonyme, Burger Jean Frédéric (1756-1838) né à Strasbourg, protestant, conseiller de préfec- ture, homme politique et homme de lettres qui est arrêté par les Jacobins, emmené à Paris comme ce fut le cas pour François-Joseph Burger.

III. SA DESCENDANCE

L'inventaire après décès à été effectué par Maître Lacombe le 28 germinal an IX enregistré le 8 floréal mais cet acte n'a pu être retrouvé dans les archives notariales (7 E 57, 1 n° 17 ; indication donnée dans le n° 21). Au décès de F.-Joseph Burger il reste huit enfants vivants dont trois enfants mineurs (Ambroise né en 1783, Marie-Anne née en 1784 et Marie-Jeanne-Françoise née en 1787).

En 1794 et 1797, deux filles Burger Eléonore et Marie Madeleine épousent respectivement Lazare Duhesme et Guillaume Philippe Duhesme, deux cou­sins et tous deux généraux (de la République puis d'Empire) originaires de Chalon-sur-Saône.

Lazare Duhesme achète le 29 Messidor de l'an IX (18 juillet 1801) le "Jardin d'Angleterre" de Bischheim qui appartient à la succession Burger et ce pour le prix de 95 000 F. Il revend ce domaine en 1810 et quitte Strasbourg pour s'installer avec sa famille dans sa propriété de Mercurey qu'il vend en 1820 pour habiter définitivement Paris où il meurt en 1841.

Ecriture et signature de F.-Joseph Burger. "Le Jardin d'Angleterre", domaine situé au nord-ouest de Strasbourg

Par la suite, à la place de l'administration commu­nale, une nouvelle équipe se met en place dès 1787. Le 9 août 1788 une ordonnance de l'Intendant de la Galaizière définit les fonctions attribuées à l'équipe municipale et à Burger, ce dernier voit son rôle réduit à la justice et à la police. Toutefois les différends continuent et le 2 septembre 1788 la municipalité déclare ne plus reconnaître Burger comme prévôt. D'autres accusations publiques sont dirigées contre sa personne. Finalement, il quitte la ville avec sa famille vers la mi-décembre 1789 et s'installe à Strasbourg. Le dernier acte de greffier établi par F.-J. Burger à Erstein date du 5 septembre 1789, acte n° 19 ; son successeur est le greffier Corhumel.


La requête adressée par les Ersteinois au grand prévôt : document .jpg

I. PERIODE ERSTEINOISE