Un chapitre du site „Erstein67“ juin 2015
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Citoyen d'Erstein, Général de la Révolution Française et de l'Empire Napoléonien

FRANÇOIS-JOSEPH OFFENSTEIN

Auteur : Colonel Yves BONNEL (ev)

Publié par la S.H.Q.C. tome 14

L'histoire nous révèle que les périodes exception­nelles libèrent souvent des hommes et des citoyens dont le caractère et les facultés favorisent leur émer­gence de la société qui retiendra ultérieurement leur titre de gloire et dont la communauté se glorifiera à leur rendre hommage.

Au cours des XVIIIe - XIXe siècle, à travers plu­sieurs régimes royauté, république et empire tel fut le cas d'un citoyen natif d'Erstein, François-Joseph OFFENSTEIN, issu d'une respectable famille d'aubergiste de bourgeoisie locale, que rien à l'ori­gine ne semblait prédestiner à devenir l'honneur de sa cité natale, après avoir été une gloire de la Répu­blique et de l'Empire, géant combatif parfois sur­nommé le "Duguesclin alsacien".

Les hasards de la vie militaire, dont un séjour de deux ans à Verdun et Stenay, firent qu'il épousa une meusienne, Marie-Barbe Lamacq, originaire de Dun, dont il eut deux fils, qui décédèrent célibataires. Retraité dans la famille de sa femme, il quittera Erstein pour Mouzay (Meuse) où il repose avec les siens.

Son père eut deux frères. Seul le plus jeune, Fran­çois-Louis Offenstein (1739-1811), oncle du général, a une descendance connue, branche cousine du géné­ral ; c'est celle dite des "Louis", qui donna naissance par la suite, via Armand Offenstein (1851-1920) à deux branches Offenstein, une issue de Paul Offen­stein (1895-1971) et une autre de Louis O. (1888-1970) ; une troisième branche est née de l'alliance de Louise O. (1850-1906) à Jules Schwaab, né en 1845, boulanger à Erstein.

Avant d'aborder la vie et la carrière du général, il m'a paru intéressant, pour l'histoire locale d'Erstein, de présenter tout d'abord, les généalogies de la famille Offenstein d'où sortira le glorieux général et dont les descendants, par cousinage, sont toujours fiers.

VIE ET CARRIERE MILITAIRE DU GÉNÉRAL

Figure illustre d'Erstein, François-Joseph OFFENSTEIN ne dut son avancement, d'abord lent puis rapide, qu'à sa bravoure téméraire et à ses talents militaires. Intrépide, de très grande taille et d'une prodigieuse force corporelle, il était de plus un duelliste aussi passionné que redouté. A fait une carrière alsa- cienne lors de ses premières et de sa dernière affectation.

Tout jeune, il aidait son père aux durs travaux agricoles, ce qui développa en lui la force et la corpulence d'un homme adulte. M. Armand Schwaab, aujourd'hui décédé, a raconté les circonstances de son engagement militaire, contracté suite aux remontrances de son père pour avoir courtisé trop assidûment une fille de boulangerie, et s'être bagarré avec des soldats d"une caserne de Sélestat.

Sa carrière militaire commença ainsi modestement sous le règle du roi de France Louis XV, le 10 mars 1777, tout juste âgé de 16 ans et 8 mois, comme simple dragon au Régiment royal de Deux-Ponts (1).

Cette unité fut envoyée en Amérique, sous les ordres de Rochambeau (1725-1807), pour combattre les Anglais et assurer la victoire des "Insurgents" de Washington (1732-1799). Assagi et transformé par neuf années de dur service et muni d'un bon pécule,

Assagi et transformé par neuf années de dur service et muni d'un bon pécule, le jeune Offenstein revint au village natal, le 23.12.1786 à l'âge de 26 ans, rejoignant la ferme de son père qu'il avait quitté brutalement sur un coup de tête.

Ayant sans doute la nostalgie de l'armée (ou pour des raisons autres...), il quitta tout, à nouveau, pour s'engager le 1er janvier 1787 comme grenadier au régiment Infanterie-Alsace (2), pour n'y rester que 17 mois, regrettant peut-être la cavalerie, recevant, 12 ans après son engagement initial, son congé définitif le 5 mai 1789, année particulièrement agitée, des troubles éclatant en de nombreux points du territoire.

Par la suite, les guerres de la Révolution et la nouvelle éthique de recrutement des officiers, lui fournirent l'occasion de se distinguer, abordant l'An II (1793) avec le grade de général de division à l'armée du Rhin.

L'empereur Napoléon 1er consacra ses brillants services en le faisant Officier de la Légion d'Honneur en 1805 et Baron de l'Empire en 1808. Sous la Restauration, le roi Louis XVIII confirma la valeur et les services de cet officier supérieur en lui maintenant sa retraite de Maréchal de Camp (3), ainsi qu'ultérieu- rement à sa veuve.

LA RÉVOLUTION

La Garde Nationale (4), qui plonge ses racines dans   les tréfonds   féodaux  de  l'ancien  régime, héritière de milices urbaines, communales ou bourgeoises, assurant jadis l'auto- défense des cités, tombée en désuétude bien avant la Révolution, est brusquement réanimée en 1789, retrouvant sa double vocation civile et militaire. Le canton d'Erstein convoque ses citoyens pour la mise sur pied d'une unité de la Garde Nationale sédentaire.

Offenstein, alors disponible, séduit par les idées généreuses de la Révolution française naissante, reprit du service militaire le 14 juin 1789, un mois après son congé, et un mois avant la prise de la Bastille à Paris.

Ses réelles qualités physiques et militaires le firent nommer de suite Major, chef de bataillon de la Garde Nationale sédentaire d'Erstein, son village natal, par ordre du général Spar, en vertu du décret du 15 mai 1789.

Cette nomination, fruit d'une bonne réputation, est alors le début de la brillante carrière militaire du futur général. Les événements vont se précipiter. Sous les ordres d'Offenstein, cette unité de la Garde nationale fut mise en activité pour faire du service sur les bords du Rhin situé à environ 7 km d'Erstein.

A la tête d'environ 300 gardes, tous volontaires, il eut la mission de surveiller la navigation sur le Rhin face aux immigrés. Cette surveillance fastidieuse ne convenait guère au caractère bouillant du jeune chef de bataillon.

Aussi, le 2 octobre 1791, il fut heureux d'être nommé a la tête du 1er Bataillon du Bas-Rhin (5) qui fut envoyé à Belfort pour y tenir garnison. Les Belfortains manifestèrent de l'aversion pour ces volontaires venus d'ailleurs, jalousant la haute stature et la belle prestance de leur chef au caractère belliqueux et brutal. Des rixes sanglantes éclatèrent, à la grande colère du Major Offenstein.

Pour éviter des batailles plus graves, le bataillon fut envoyé en 1792 aux armées du Centre, de la Moselle et du Rhin. Ces inci- dents, dûs à l'ambiance révolutionnaire, ne furent cependant que passagers, et Offenstein fit avec distinction les campagnes de 1792 et 1793, bénéficiant alors d'un avancement rapide. Il est promu général de brigade à l'Armée des Ardennes le 23 août 1793, et, général de division à l'Armée du Rhin le 25 septembre 1793.

En juillet 1794, près de Sarrelouis, à la tête de différents détachements de volontaires, il chargea les Autrichiens qui furent mis en déroute complète et fit environ 60 prisonniers. Toujours en l'An II, à Peflingen, à la tête de trois bataillons le 1er Bon du Lot, le Bon des Ardennes et le 1er Bon des chasseurs de la Meuse il mit pied à terre, donna son cheval à tenir à un sergent du 1er bataillon du Lot, nommé Lacoste et monta à l'assaut sur une montagne élevée à travers un bois rempli d'abattis ; arrivé au sommet, il fit battre la charge par un tambour pour faire rallier la troupe : il prit trois redoutes à la baïonnette.

Après la prise de ces retranchements, l'ennemi laissa plus de deux cents morts dans cette affaire, non compris les prisonniers. En avant de Trêves, cet officier à la tête d'un faible détachement de cavalerie, a chargé vigoureusement l'ennemi à la prise de la Montagne Verte, contribuant au succès de l'opération.

Il fut le premier officier supérieur qui entra dans la ville de Trêves et qui la sauva du pillage dont elle était menacée. (ce qui est constaté par un certificat de M.M. les Maire et Membres du Conseil Municipal de ladite ville). Le résultat fut la retraite des Autrichiens. Il s'acquit des habitants le beau titre de "Sauveur de la Cité", nom inscrit par les magistrats sur les registres de la commune.

 Mais les Représentants du peuple Hentz et Goujon en mission aux armées de la Moselle et du Rhin voulaient faire de l'Electorat de Trêves, suivant leur expression cynique, la vraie vache à lait de la République, exigeant de la ville 3 à 4 millions en numéraire dans les 48 heures.

La modération d'Offenstein fut perçue comme un crime, qui lui valut la destitution de son grade le 24 juillet 1794, par les 2 représentants du peuple. Ces relations éclairent la vraie nature d'Offenstein dont l'essor et l'avancement furent ainsi stupide- ment stoppés, au moment où son dévouement patriotique eut dû le promouvoir aux honneurs militaires.

Toutefois, le général Offenstein écrivit de Paris le 2 messidor An III (20 juin 1795) une lettre au Comité de Salut Public pour protester contre cette injustice et demander sa réintégration (voir copie de la lettre). Finalement " l'Arrêté pris par les Représentants du Peuple Hentz et Goujon, le 6 thermidor An II (24 juillet 1794), contre M. François-Joseph Offenstein, fût annulé par celui du Comité de Salut Public, du 15 thermidor An III (2 août 1795)". Offenstein fut réintégré dans l'Armée du Rhin, mais seulement en qualité d'Adjudant-Général Chef de Brigade (6). Cette décision permit toutefois à Offenstein de prouver à nouveau ses qualités, dès 1795 au siège de Luxembourg.

En l'an IV, il est nommé le 29 juin 1796 Chef de Brigade à la Suite de la 10e demi-brigade d'Infanterie de Ligne à l'armée du Rhin de Strasbourg, participe au premier passage du Rhin en juin 1796, sous les ordres du général Moreau, dont l'armée s'empare de la fortification de Kehl. Se distingue à la bataille de Renchen où deux pièces de canon furent prises ; à la bataille de Radstadt il fit 500 prisonniers.

A Balheim chargeant à la tête d'un détachement comprenant un sous-lieutenant et 15 chasseurs à cheval, il fit environ 400 prisonniers autrichiens et mit le reste en fuite. Se distingua également à l'affaire de Dittingen et Morsheim, à la bataille Ingolstadt, à l'affaire de Geissenfeld d'où l'ennemi se retira avec beaucoup de pertes et où 300 Autrichiens furent faits prisonniers.

Lors de la retraite de l'armée du Rhin, à Biberach il fit battre la charge, enlevant plusieurs pièces de canon et faisant environ 400 prisonniers ; à Fillingen, il prit une pièce de canon, un obusier et 200 prisonniers ; se distingua également en avant de Fribourg en Brisgau où le général Beaupuis fut tué.

L'armée de Moreau ayant fait un retrait, les Autrichiens entament le siège de Kehl fin 1796 ; l'ennemi s'étant emparé, après beaucoup d'effort, de la redoute dite du cimetière, il s'y porta avec la plus grande audace, parvenant à la reprendre ; mais Kehl sera finalement évacuée. Etant en réserve avec la 10e brigade de Ligne, il avait été choisi parmi toute l'armée du Rhin, par les généraux Desaix et Sainte-Suzanne, pour participer à cette expédition de la rive droite du Rhin qui ne pouvait être confiée qu'à un militaire habitué à braver tous les périls, tête baissée.

Offenstein assuma ensuite, toujours aussi brillamment, plusieurs autres commandements :

Chef de Brigade titulaire de la 77e demi-brigade d'Infanterie de Ligne, le 23 juillet 1797 (armée du Rhin) ;

Chef de Brigade titulaire de la 44e demi-brigade d'Infanterie de Ligne, le 28 avril 1799 (armée d'Angleterre) ;

Chef de Brigade à la Suite du 12e régiment de chasseurs à cheval, le 31 juillet 1799, sous les ordres de Masséna (armée d'Helvétie et Danube) ; lors du passage du Ministre de la guerre à Rheinfelden, sollicite par écrit le 8 mai 1800, le Commandement d'un corps de Cavalerie légère.

LE CONSULAT ET L'EMPIRE

Chef de Brigade commandant du 7e régiment de cavalerie, le 30 juin 1800, confirmé dans ce grade par arrêté du 21.10.1800 (armée du Rhin) ; employé dans la 2e division militaire de 1802 à 1803, puis à Verdun de 1803 à 1805, à 30 km de Dun, village natal de son épouse.

L'empereur Napoléon 1er reconnut ses mérites et le récom- pensa de ses brillants services militaires en le faisant Chevalier de la Légion d'Honneur le 12 décembre 1803 et Officier de la Légion d'Honneur le 16.6.1804.

Muté à la division de cavalerie du général Pully, de l'armée d'Italie, le 23.9.1805, commandée par Masséna. Cette armée devint le 8e Corps de la Grande Armée ; il se distingua, le 12 novembre 1805, au passage du Tagliamento.

Le 22.11.1806, le 7e cuirassier est désigné pour faire partie de la 2e Brigade (Fouler) de la division de cavalerie du général Espagne. Il arriva à Berlin au mois de janvier 1807 et prit part à la campagne de Pologne. Le 8 février 1807 il se bat à Eylau.

Le 10 juin 1807, il eut le bras gauche fracassé par un éclat d'obus devant Heilsberg (7), (de plus, un chef de bataillon fut tué et 2 officiers blessés), alors qu'il accomplissait les fonctions de colonel commandant le 7e régiment de cuirassiers. Il est alors promu général de brigade le 25 juin 1807, après trente années de service, et nommé Baron de l'Empire le 19 mars 1808, juste mais tardive réparation ; que de chemin parcouru par ce fils de paysan, soldat de l'An II.

 Il est ensuite attaché à l'état-major du général Brune. Fatigué à la suite de ses longues campagnes, et handicapé par ses blessures, il est nommé le 5 septembre 1809,général comman- dant le département de la Haute-Marne, à Chaumont, (fonction essentiellement administrative) par décret impérial et royal. Lors de l'invasion du territoire en 1814, il reprit le combat (8) ; affecté à Périgueux, comme commandant du département de la Dordogne, il part en fait comme attaché au quartier général impérial.

Sa proposition pour le grade de Commandeur de la Légion d'Honneur avait été ainsi rédigée : "Les certificats honorables dont cet officier est porteur, notamment ceux des généraux Desaix, Sainte-Suzanne, Decaen et autres, enfin ceux des conseils d'administration des corps dénommés ci-dessus, sont un témoi- gnage irrécusable de la manière distinguée avec laquelle il a fait toutes les campagnes de 1792 et 1793, des Ans 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 de la République, ainsi que celles des Ans 13, 14, 1806, 1807 et 1814. Le général commandant la 3e division de cuirassiers, pense qu'il suffit de l'exposé des campagnes et des actions d'éclat de M. le Colonel Offenstein, pour fixer l'attention du gouvernement sur ce brave chef et lui obtenir le grade de commandeur dans la Légion d'Honneur. Signé : Espagne".

Les circonstances firent que cette proposition n'eut pas de suite, le nom du général Offenstein ne figure pas parmi les 28 généraux alsaciens inscrits sur l'Arc de Triomphe de l'Etoile à Paris.

LA RESTAURATION


Après la chute de l'empire (traité de Fontainebleau du 11 avril 1814), Offenstein fut mis en non activité le 17 avril et à la retraite par ordonnance royale du 24 décembre 1814 avec une pension de 2697 F. Au retour de l'empereur de l'île d'Elbe et le départ du roi Louis XVIII le 28 mars 1815, il se rallia à Napoléon 1er.

Le 6 avril 1815 à Paris, auprès de l'Empereur sa nomination au grade de général de division, brevet déjà accordé par le Comité de Salut Public, le 25.9.1793 - dans sa transmission le Maréchal Ney écrit : "je connais le général Offenstein depuis longtemps. Il a très bien servi au commandement de la Révolution. Il serait capable de rendre de bons services à l'Empereur en l'employant comme partisan ou avec un corps de troupe légère dans le Bas-Rhin..." ; reçut le 1er mai 1815, le commandement des deux régiments des Lanciers de la Garde Nationale des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

Mis le 18 juin à la disposition du général Molitor. La défaite de Waterloo ayant mis fin aux "Cent jours" (28 mars-26 juin 1815) et provoqué l'abdication de l'empereur, il fut remis provisoirement en possession de sa pension de retraite en août 1815.

Maréchal de Camp de cavalerie définitivement en retraite le 1.1.1816, le baron Offenstein se retira à Mouzay (Meuse), 84, rue Grande (*), dans la famille de sa femme Marie-Barbe Lamacq.

Par décision du Roi en date du 6 juillet 1816, le minimum de 3597 F. payable à Montmédy (Meuse) lui est accordé, bien qu'il eut pu prétendre à un maximum compte tenu de ses services.

Le manque d'activité lui pesant, il séjourne provisoirement à Paris, N° 21 et 22, rue du Mail, et sollicite le 20 septembre 1830, soit à l'âge de 70 ans, d'être remis en activité, ou à défaut en disponibilité, pour reprendre le commandement du département de la Haute-Marne, poste alors vacant, ou bien d'être nommé commandant de la Place de Strasbourg. Cette demande étant restée sans suite, il la renouvelle sans succès le 28 mars 1831 depuis Erstein où il se rend occasionnellement dans sa famille.

Il décédera chrétiennement, à 77 ans révolus, dans sa maison de Mouzay, canton de Stenay, arrondissement de Montmédy, le 27 septembre 1837. Il est le seul général à avoir habité dans cette commune. La veuve Offenstein-Lamacq sollicitera de Mouzay, le 27 octobre 1837, auprès du Ministre de la guerre, de percevoir une pension viagère conformément aux termes du titre 3 de la loi du 11 avril 1831 sur les pensions de l'armée de terre, payable à Mouzay, ce qui lui sera accordé.

Les cendres du général reposent toujours près de celles de son épouse, et de ses enfants, dans sa sépulture du cimetière de Mouzay. Eponyme d'une rue "Général OFFENSTEIN" qui continue d'honorer sa mémoire à Erstein, quartier de la Bleiche, ainsi qu'à Strasbourg-Meinau ; par contre aucune à Mouzay.


Malgré de nombreuses recherches, y compris celle du maire de Mouzay en 1864, aucun portrait du général n'a pu être trouvé. A Sélestat le nom du Général OFFENSTEIN se trouve sur la plaque intitulée "Généraux Sélestadiens", fixée sur la façade du bâtiment de l'école élémentaire Ste Foy, place du Marché-Vert.

Décorations dont le Général F.J. Offenstein a été gratifié

Officier de l'Ordre de la Légion d'Honneur (16 juin 1804).

Chevalier de l'Ordre Royal de Saint-Louis (30 septembre 1829).

Chevalier de l'Ordre du Mérite Militaire de Maximilien Joseph de Bavière.

Armoiries

François-Joseph OFFENSTEIN fut fait baron de l'empire par lettres patentes du 28 mai 1809, donataire (r. 4000) en Westphalie par décret impérial du 17 mars 1808.

Blason : Ecartelé : au 1er , d'azur au lion d'or ; au 2e, des barons militaires ; au 3e de gueules au renard passant d'argent, sur une terrasse alaisée du même ; au 4e, d'azur au coq d'or.


INSCRIPTIONS DE LA PIERRE TOMBALE EN GRANIT

M. LE BARON OFFENSTEIN FRANÇOIS JOSEPH

MARECHAL DE CAMPAGNE RETRAITE. OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR CHEVALIER DE SAINT-LOUIS ET DU MERITE MILITAIRE DE MAXIMILIEN JOSEPH DE BAVIERE. DECEDE A MOUZAY LE 27 SEPTEMBRE 1837 A L'AGE DE 77 ANS.

ET DE MADAME LA BARONNE OFFENSTEIN NEE LAMACQ. DECEDEE A MOUZAY LE 5 JUILLET 1854 DANS LA 68e ANNEE DE SON AGE.

LEURS ENFANTS.

M. OFFENSTEIN EUGENE-AUGUSTE, PRESIDENT DU TRIBUNAL DE MONTMEDY, MEMBRE DU CONSEIL D'ARRONDIS­SEMENT. DECEDE A MONTMEDY LE 28 JANVIER 1863 A L'AGE DE 55 ANS.

M. LE BARON OFFENSTEIN GUILLAUME-FRANÇOIS-JOSEPH. JUGE DE PAIX DU CANTON DE DUN. MEMBRE DU CONSEIL GENERAL DE LA MEUSE. DECEDE A DUN LE 6 AVRIL 1865 DANS LA 61e ANNEE DE SON AGE.

REQUIESTANT IN PACE

BIBLIOGRAPHIE

Elle démontre la renommée régionale et nationale du Général :

Armoriai du 1er Empire, Vte A. Révérend.

Album des Armoiries concédées, Vte A. Révérend.

Dictionnaire biographique, Sitzmann.

Dictionnaire biographique des généraux et amiraux, Georges Six, tome 2, p. 263, Paris 1934.

Strasbourg historique et pittoresque, Seyboth, p. 259.

Guide napoléonien, Lavauzelle 1981, p. 99.

Nouvelle biographie générale, Firmin-Didot, tome 38, P. 547, Paris 1864.

Liste des généraux et officiers supérieurs alsaciens ayant servi dans l'armée française, Revue d'Alsace, an 1876, p. 140.

Récits militaires d'Alsace, Veling (Pardeillan), p. 4.

Historique du 7' régiment de cuirassiers, capitaine Juzancourt, Paris.

Les gloires militaires de l'Alsace, Wirth Joseph, Paris 1899, p. 30, 133,255.

Fastes de la Légion d'Honneur, tome 3.

Historique d'Erstein, Abbé Jos. Bernhard, Rixheim 1883, p. 168.

Historique d'Erstein, Abbé René Friedel, 1927 (en allemand).

Pages d'histoire des communes, Henri Caburet (*), Lyon 1983, p. 63 à 68.

Dernières Nouvelles d'Alsace, no 234, 6 octobre 1960, p. 37.

Le Nouvel Alsacien, 26 mars 1981, page écrite par Lucien Busser, historien à Erstein.


(*) Historien décédé à Lyon, descendant de la branche François-Louis Offenstein, oncle du général (IIe)

SOURCES

Service historique de l'Armée, Vincennes.

Archives départementales du Bas-Rhin, état-civil.

Cercle généalogique d'Alsace, Antoine Kipp, Sté
d'Histoire des 4 Cantons, Section Généalogique.

Archives municipales de Strasbourg, fonds Offmann.

Mairie d'Erstein.

Mairie de Mouzay.

Archives familiales, Dr Marc Offenstein.

Archives familiales, Pierre Schwaab, Erstein.

Mes remerciements vont à tous ceux qui ont bien voulu m'accorder leur confiance en me transmettant les informations en leur possession et, en particulier, M. les Maires concernés et les héritiers du patrimoine moral du général. Souhaitons que la publication de cet article par la Société d'Histoire des Quatre Cantons d'Erstein-Benfeld contribue à la matérialisation de sa mémoire dans les deux communes, bas-rhinoise et meusienne, qui ont marqué son existence.

NOTES

  1. Régiment créé en 1757, possession avant 1789 du prince Maximilien de Deux Ponts, colonel du régiment au service de la France, en garnison à Strasbourg. Après 1791, deviendra le 99e régiment d'infanterie de Ligne.
  2. Régiment  d'Alsace  créé en 1656.
  3. Les maréchaux de camp reçurent en 1793, le titre de généraux de division. A la restauration de 1814 et 1815, ils reprirent leur pre­mière dénomination.
  4. L'Assemblée avait mis sur pied une armée auxiliaire formée de gardes nationaux volontaires groupés en bataillon recrutés dans les départements.
  5. Il eut comme adjudant-major Sigisbert Hugo ( 1773-1828) jeune volontaire lorrain de 18 ans, futur général de l'Empire et futur père du poète Victor Hugo ; comme chirurgien le Major Vogel qui devint de grande réputation sur les champs de bataille.
  6. Adjudant Général : cette dénomination n'est pas un grade, mais une fonction, celle de chef d'état-major de division, instituée par le décret de l'Assemblée Constituante du 5 octobre 1790 et confiée soit à des colonels, soit à des lieutenants-colonels, que la Conven­tion, le 21 février 1793, dénomma respectivement chefs de brigade et chefs de bataillon, inexactement pour les premiers, puisqu'ils commandent une demi-brigade, nouveau nom des régiments d'infanterie (à trois bataillons , initialement un de l'armée, deux de volontaires ou de requis), seule la cavalerie et l'artillerie ayant gardé leurs régiments. Le 25 prairial an III (13 juin 1795), tous les adjudants généraux furent chefs de brigade. Ce système entraîna des confusions. Ces chefs d'état-major avaient l'habit et le nom de général. Ils se consi­déraient et étaient considérés comme tels, d'autant plus que le com­mandement avait tendance à les utiliser comme tels. Y avait-il une mission temporaire à remplir pour constituer une arrière-garde, une avant-garde, faire une expédition particulière, le général de divi­sion, plutôt que de désorganiser une brigade en lui retirant son général, faisait appel à l'adjudant général qu'il avait sous la main et qui se hâtait de remettre ses registres à l'un de ses adjoints. Un arrêté consulaire du 27 messidor an VIII (16 juillet 1800) supprima l'épithète flatteuse des adjudants généraux, rebaptisés adjudants-commandants. Signalons que Napoléon créa un grade intermé­diaire entre les chefs de bataillon et les colonels, sous le nom de major. La Restauration appela les majors lieutenants-colonels et le chef de bataillon recula d'un cran.
  7.  Sur la rivière Aile, Pologne - ville située entre Dantzig et Königsberg -.
  8. Il rendit compte de ses actions retardatrices à Langres par écritle 6 avril 1815, sollicitant le même jour, par ailleurs, l'autorisation de recruter et d'organiser des troupes légères de ligne à cheval en Alsace (voir ci-après copies des textes originaux).


ARBRE GÉNÉALOGIQUE DE LA FAMILLE OFFENSTEIN : en téléchargement format P.D.F.