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PLAN de L' EGLISE ABBATIALE  (rédigé d'après R. Will)

Elle était orientée et de plan treflé à croisillons semi-circulaires. A l'Est de l'abside du chœur, dans l'axe longitudinal, était située une petite chapelle à étage, dont le chevet était à pans coupés. Elle abritait les reliques et les tombes royales. Deux petites constructions étaient accolées aux absides Nord et Sud. C'était peut-être des sacristies ou des cha­pelles (?) (d'après R. Will).

D'après Schweighaeuser, le chœur et la croisée dataient de la fin de l'ère romane soit 1 180 à 1230 environ. La tour de croisée a sans doute disparue après 1530, mais des vestiges semblent en avoir sub­sistes jusqu'en 1770, décrits par Hautemer (B.N.U.S. M.S. 812). D'après Bernhard, le chœur avait des voûtes romanes. Après l'incendie de 1530, l'église est restaurée par Lucas Kuen de Strasbourg qui recons­truisit en 1550 la nef et supprima vraisemblablement la tour de croisée. Le détail des travaux de charpen­te est conservé et nous apprend que le marché fut donné à Lucas Spiess. La charpente du comble de la nef comportait trois fermes. La nef avait un plafond lambrissé. Le toit de la croisée et du chœur compor­tait plusieurs fermes et un clocheton polygonal. Les trois absides avaient des couvertures coniques.

Toutes les murailles de l'édifice et les contreforts étaient formés de petits cailloux du Rhin empâtés dans un ciment dur comme du roc (Bernhard, p. 172).

Plan de l'abbaye d'Erstein.  A. Chapelle à reliques ;  B. Eglise abbatiale.    Dessin de  D. Specklin vers 1585. (Bibliothèque municipale de Strasbourg).

CHAPELLE SÉPULCRALE OU CHAPELLE DES RELIQUES

(dite chapelle de la Vierge puis chapelle St Sixte)

Avant la Révolution, la chapelle des reliques qui abritait les tombes royales était un lieu de pèlerinage très fréquenté. Cette chapelle était accolée à l'abside axiale du chœur. Son existence n'est attestée dans les textes qu'à partir de 1371 (Will p. 87), ce qui n'exclut pas que ses fondations soient plus anciennes. Elles pourraient dater du IXe - XIe siècle. Will émet l'hypo­thèse que l'abbatiale carolingienne possédait elle aussi une crypte de chevet construite en hors-œuvre avec couloir annulaire (p. 87-88).

En plan, la chapelle se composait de deux travées de voûtes d'ogives du XIVe  siècle, l'une droite, l'autre polygonale. En élévation, la chapelle comportait deux niveaux. L'étage inférieur abritait les tombeaux, et l'étage supérieur la sacristie. Il en était ainsi déjà avant 1538. Les fenêtres romanes du chevet avaient des remplages gothiques. Sur les murs Nord et Sud étaient peints Lothaire et Irmengarde. D'après les vêtèments que portent les personnages, ces peintures peuvent dater du XVe   siècle ou début XVIe  siècle (Friedel p. 194). Le toit était surmonté d'un cloche­ton.

LES TOMBES ROYALES (d'après Will)

Bien après la déchéance de l'Abbaye, sa qualité de nécropole royale s'est maintenue dans le souvenir populaire. D. Specklin dans ses dessins, attribue un tombeau à Irmengarde, l'autre à sa fille Rotrude.

François Bach, bailli d'Erstein de 1656 à 1680, rap­porte que derrière le maître autel situé dans le chœur de l'église abbatiale, se trouvait encore de son temps, un tombeau maçonné et voûté, mais entièrèment vide. Il suppose que les reliques accordées à Irmengarde y auraient été déposées. Etait-ce le tombeau primitif d'Irmengarde ? L'inhumation d'Irmengarde dans l'église abbatiale ressort d'ailleurs de son épitaphe, qu'un de ses contemporains composa vers 850. Il situe le tombeau dans l'aula, donc dans la "basilique" construite par l'impératrice et qu'elle-même avait destiné à recevoir sa sépulture. Qu'est-il à présent de la tombe d'Irmengarde située dans la chapelle des reliquaires ? Celle d'une erreur de Specklin ou celle d'un transfert des restes d'Irmengarde lors d'une res­tauration en 1550. Mais pourquoi la tombe serait-elle alors ornée d'un dessin de la fin du XIIIe  ou du début du XIVe  siècle ?

La tombe de Rotrude fait face à la précédente, la cuve n'est pas antérieure au XIIe  siècle ; malgré les inscriptions on ne saurait dire si le mausolée érigé à Rotrude au XIIe siècle le fut sur l'emplacement pri­mitif de sa tombe.

Laissons aux historiens le soin d'éclairer le mystè­re. Nous avons à faire à une tradition orale, même si des monuments existent. Espérons qu'un jour d'autres documents apporteront des réponses à nos questions.

La rue du Monastère, la rue et le quai du Couvent, la rue Lothaire et la rue Irmengarde prendront un autre sens pour les Ersteinois s'ils connaissent un peu l'histoire de l'Abbaye impériale. Dommage que tout ait disparu ; mais n'oublions pas ce peuple laborieux qui a travaillé durement, pendant des siècles, pour contribuer aux richesses de l'abbaye.

Tombeau de la Reine Irmengarde

NOTES

La "Pfalz"

Le palais impérial d'Erstein remontait à l'an 850 environ et datait de la fondation de l'Abbaye de femmes par Irmengarde. Ce palais était très souvent la résidence des ottoniens et saliens entre le Xe et le XIIe siècle (Wolff, p. 61). Il est cité entre autres, le 13 novembre 853 : "le Hérensteinpalatio" et le 6 mai 865 "Hereslein palatio".

En 1333, alors qu'elle était inféodée à Walter von Geroldseck, la Pfalz est détruite par les Strasbourgeois en même temps que les fortifications d'Erstein (Wolff, p. 62).

La Pfalz était située au lieu-dit "Königsrain" (emplace­ment actuel du secrétariat commercial de la filature de laine peignée), du nom de son propriétaire, au XVIIIe siècle  Sébastien König. Propriété qui fut englobée au XVIIIe siècle aux jardins et enclos du château de la Reebmatt (Friedel, p. 56).

D'après Friedel, la Pfalz fut remplacée par un deuxième château la "Kirschburg" qui a donné son nom à la partie sud de l'enceinte d'Erstein :  "Kirschburger Tor".

Apres la guerre de Trente ans, le premier bailli français d'Erstein, François Théobald Rotfuchs. acquiert le château de la Reebmatt et un autre vieux château (sans doute la "Kirschburg").

Au XIXe siècle, il n'existe plus qu'une motte en terre entouré d'un fossé d'eau (Friedel p. 56). Actuellement, il n'en subsiste aucun vestige.

PFALZ - Aucune analogie avec le Land allemand du Palatinat

(Rheinland - Pfalz).

2. Manse ou Mense

Dans les premiers temps du régime féodal, on appelait manse une habitation rurale, à laquelle était attachée à per­pétuité une quantité de terre suffisante pour entretenir une famille.

La richesse d'un homme se mesurait au nombre de manses qu'il possédait. Quand il en avait trois, il devait per­sonnellement le service militaire, sinon il devait s'associer à un autre propriétaire pour fournir un homme de guerre. Il était exempt s'il ne cultivait pas au-moins une demi manse. L'obligation du service étant fondée sur les manses. l'éten­due de celles-ci fut fixé à 12 arpents.

Arpent-Morgen : ancienne unité de mesure agraire valant à Paris 900 toises carrées (34 arcs 19) et 5 1 ares 07 pour les Eaux et Forêts.

3. Dinghof - Lehnhof - Colonge

Organisation rurale particulière à l'Alsace et à quelques pays rhénans. Véritable communauté groupant un certain nombre d'habitations, des granges, des terrains, des terres etc.. concédés à des prêteurs moyennant certaines presta­tions. Les différents sont réglés par une véritable Cour (tri­bunal) comprenant un président, des assesseurs formant cette cour colongère (Dinghof - Lehnhof). Les décisions sont inscrites dans les rôles colongers.

Erstein Dinghöfe

(Friedel p. 610)

Véritables colonies (Huber Gen.) verwaltet von eincm Meier. Statuts particuliers à chacun (Dinghofodel).

Dinghöfe : ursprunglich 2 grosse

Fleckendinghof (seigneurial)

Klosterdinghöfe

kleinere Dieffenbacherdinghof. etc.

4. Journal - Tas

Ancienne mesure agraire, très variable suivant les régions, correspondait à la surface qu'un cultivateur pou­vait labourer en une journée.

SOURCES

"Geschichte des  Fleckens  Erstein" R.   Friedel   -  Abbé Bernhard.

Archives départementales du Bas-Rhin.

Archives communales d'Erstein.

B.N.U.S.

Article du Pr F. Rapp.