FRANÇOIS BACH (1624 - 1680)

« Vogt » d'Erstein de 1656

FRANCOIS BACH BAILLI D'ERSTEIN CHRONIQUEUR D'ERSTEIN BIBLIOGRAPHIE
vers le portail du site un chapitre du site « Erstein67 » publié le 26.04.2016
FRANCOIS BACH BAILLI D'ERSTEIN CHRONIQUEUR D'ERSTEIN BIBLIOGRAPHIE
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IV.  François Bach, bailli d’Erstein à partir de 1656

Erstein est une ville de la riche plaine d'Alsace, bordée par l’Ill, avec des traces d’occupation préhistorique. C’est un domaine attribué par Louis le  Pieux à son fils Lothaire. Celui-ci en offre une part à son épouse Irmengarde, qui fonde en 849 une abbaye pour les jeunes filles de haute noblesse [lien : chapitre Abbaye]. Erstein est ainsi célèbre pour son monastère, qui fut renommé jusqu’à la Réforme. Il fut détruit à la Révolution et il n’en reste que quelques vestiges sous l’hôtel de ville actuel.

En 1472, Erstein est cédée au Grand Chapitre qui en reste propriétaire jusqu’à la Révolution. Le Grand Chapitre possède, en tant que seigneur temporal, ses propres bailliages : le bailliage de Frankenbourg dans le val de Villé, le bailliage d’Erstein et le bailliage de Boersch.

2. La participation à l’œuvre de reconstruction après la Guerre de Trente Ans

François Bach a activement participé à l’œuvre de reconstru- ction dans les décennies qui suivent la Guerre de Trente Ans, particulièrement désastreuses pour la ville d’Erstein. L’Histoire d’Erstein de l’Abbé Bernhard analyse ainsi la situation :

« Au commencement de l’aimée 1644, le vicomte de Turenne arriva dans notre province pour réorganiser l’armée éparse et découragée ; la plaine entre Erstein et Obernai fut occupée par les troupes françaises. Après les victoires de Condé et de Turenne, on songea enfin sérieusement à la paix ; elle fut conclue, le 24 octobre 1648, par le traité de Westphalie, auquel l’Alsace eut l’honneur de devenir française.

Durant cette époque malheureuse, l’administration intérieure d’Erstein se ressentit des longs troubles extérieurs. Durant la première période de la guerre de trente ans, tout se fit encore avec assez de régularité ; mais au temps de l’occupation suédoise qui dura malheureusement trop longtemps, l’autonomie ersteinoise fut brisée successivement, l’autorité du magistral fut anéantie et celle de la municipalité fut presque complètement paralysée.

Le désordre, la confusion régnèrent à Erstein et par suite aussi de ces troubles, une grande partie de la population quitta la ville, pour se réfugier soit à Obernai soit dans d’autres endroits, qui ne fussent pas inquiétés par l’année suédoise. Ces troupes suédoises occupèrent Erstein de 1632 à 1648 ; quand elles s’éloignèrent quelque peu de ce camp, ce furent les troupes françaises et même les troupes impériales qui vinrent tour à tour surcharger la ville d’impôts et de soldats.

La proximité de la forteresse de Benfeld lui occasionna ces misères. Le colonel Amdt de Quemheim, gouverneur de Benfeld, fit même raser le reste de ses murailles ; bien des maisons furent détruites de fond en comble. Au-dehors de la ville, la belle et riche plaine ne ressemblait plus qu’à une lande où l’œil ne découvre que des ronces et des épines ; il n’y avait pas de bras pour cultiver ces champs déserts. Les quelques survivants aussi n’avaient pas de quoi les ensemencer. La présence des années ennemies fut aussi funeste à la religion qu’à l’économie rurale.

Le traité de Westphalie, ne recevant pas pleine exécution, ne parvint pas à faire cesser à Erstein les troubles religieux ; ce ne sera que plus tard et principalement par le contrat de Haguenau, que le grand chapitre, réintégré dans ses anciens droits, pourra avec succès travailler à la réorganisation de la vie religieuse.

Après la défaite des troupes suédoises, on crut à une nouvelle ère de prospérité matérielle : mais ce fut une illusion qui fut de courte durée. Le commencement de l’année 1652 fut marqué par l’invasion lorraine.

À cette occasion, la ville d’Erstein, qui cherchait à se remettre des longues souffrances passées, eut à subir de nouvelles rigueurs ; les troupes de Charles de Lorraine, que la chronique d’Erstein nomme la garde vivante de Satan, envahirent la ville, prirent tout ce qui leur convenait, mirent le feu à bien des maisons et firent passer au fil de l’épée un grand nombre de bourgeois. Guillaume Wunibald était alors Oberherr à Erstein.

Dès la fin du mois de mars 1652 les Lorrains quittèrent l’Alsace; cette courte mais cruelle invasion fut la dernière, mais elle avait couronné dignement l’œuvre de trente années de dévastation, de meurtre et de carnage ! »

Les mêmes auteurs décrivent ainsi la remise en ordre du bailliage. D’après Friedel, « Le bailli Jacob Wemikhaw dirigeait le relèvement et l'amortissement progressif des dettes (1655), mais il mourut et François Bach poursuivit l'action de réorganisation et la mena à bonne fin.

Son principal ouvrage est "la rénovation générale du territoire" qui prit fin en 1666 avec l'application d'un nouveau cadastre et avant tout proclama l'éloge du bailli. François Bach est le bailli le plus important qu'ait possédé Erstein ».

L'Abbé Bernhard, quant à lui, précise : « Sous la protection du roi de France, l’Alsace put alors se relever de ses ruines, mettre bravement la main à l’œuvre pour réparer les grandes pertes qu’elle avait subies. Une ordonnance royale exempta les proprié- taires de tout impôt pendant six ans ; le roi fit distribuer aux colons les terres abandonnées, et les autorisa à prendre dans les forêts de l’État le bois nécessaire pour la construction de nouvelles habitations.

Les bourgeois ersteinois profitèrent de la libéralité royale ; aussi leur ville obtint-elle bientôt un aspect plus riant et plus consolant. L’ordre se rétablit dans son administration intérieure. Aussi les archives commencent-elles à nous renseigner de nouveau sur les transactions et les faits de cette époque.

Nous possédons une quittance, datée du 23 février 1660, et donnée à la commune d’Erstein par l’aubergiste "zum Thiergarten" à Strasbourg : ce fut pour une somme de 1400 florins, servant à payer le blé que cet aubergiste avait vendu à la commune.

À cette époque, l’œuvre de l’aumônerie d'Erstein se reconstitua et vint secourir la misère du peuple. Le 1er août 1668, fut prononcée à Molsheim une sentence en faveur de la commune d’Erstein et en défaveur du chapitre de St. Léonard, qui avait manifesté la prétention de s’approprier 95 arpents de terre, situés dans la banlieue de Boersch.

Quand la paix et l’ordre se furent ainsi rétablis peu à peu, le magistrat d'Erstein reconnut François Joseph Back (sic) comme avoué d'Erstein ; cet homme, versé dans la langue latine et allemande, prit à cœur sa tache importante ; il procéda à la reconnaissance des limites et bornes de la banlieue d’Erstein, qui avaient disparu par suite des longues guerres.

En 1666, il fit le renouvellement de la matricule des bourgeois et la description des biens communaux et des rentes de la ville d’Erstein ; malgré son dévouement, bien des difficultés ne tardèrent pas à surgir, comme nous l’apprend la lettre de M. Hennigen, magistrat d’Erstein qui traite des affaires litigieuses, qui devaient se juger à la cour de Spire (1670). Ce n’est qu’au commencement du siècle suivant (1729) qu’on parvint à mieux déterminer les droits de chacun par un nouveau placement de bornes et une nouvelle limitation des pâturages communaux ».

D'après Vincent Husser : « Sa première tâche va alors être de procéder à une profonde remise en ordre du bailliage. De 1656 à 1666, il s’attelle  à une vaste opération de renouvellement du ban d'Erstein (réorganisation de la gestion et de la mise en valeur du terroir avec redélimitation des parcelles et défrichements des terres abandonnées) comme l’attestent les livres d’abomement conservés aux archives et les pierres d'arpentage retrouvées.

Durant la période 1650-1665, les différents seigneurs locaux de la plaine rhénane, soucieux de relever au plus vite leurs possessions, font publier plusieurs édits destinés à faciliter leur reconstruction et leur repeuplement.

Cette volonté seigneuriale constitue pour François. Bach une aide non négligeable puisque ces édits prévoient entre autre : la redistribution gratuite des biens abandonnés, l’exemption d'un certain nombre d'impôts pendant six à dix ans, la délivrance gratuite de bois de construction, ainsi qu’un volet juridique prescrivant la reconstitution des règles de jurisprudence coutumière (c'est-à-dire les droits et les usages propres à chaque seigneurie) ».

En outre, il participe en 1666 au renouvellement des biens fonds et des rentes de vins et grains à Zellenberg. Friedel dit que François Bach est le dernier bailli du Saint Empire. Ce n'est qu'en 1680 que l’évêque de Strasbourg reconnaît la souveraineté du roi de France sur ses terres de la rive gauche du Rhin. Toutefois, selon Friedel, « en 1673, le bailli François Bach se rend à Zellenberg, le 17 septembre, pour rendre hommage au roi de France ».

V.  François Bach est aussi chroniqueur d’Erstein

Friedel écrit dans son ouvrage : « En plus de ces fonctions, Bach trouva le temps de mettre en ordre les archives de la commune et d’utiliser les documents pour rédiger la "Chronique d’Erstein". Cela le fit le premier écrivain de l’histoire du bourg. L’original, conservé à l’hôtel de ville d’Erstein, a le format Folio et est signé de la main de Bach.

A côté des documents cités, l’auteur utilisa des ouvrages d’histoire imprimés comme : Wimpfeling, Catalogue épiscopal de Strasbourg ; Herzog, Chronique alsacienne ; Bucelinus et Martin Zeiler. L’exposé sur le Langraviat d’Alsace n’est pas critique.

Après la préface de l’auteur, suit une image en couleurs, Jules César présenté comme empereur, ensuite les documents de Lothaire, le faux d’Irmengarde, la Bulle Léon IV et les droits municipaux de 1303. Suit une courte information sur le monastère, sur la commune, les limites de la banlieue d’Erstein, sur la chasse et les bois, les différents corps de métier. En conclusion, une dédicace aux hommes du Haut Chapitre qui sont présentés nominativement ».

L’abbé Bernhard parle aussi de la chronique d’Erstein : « Le savant avoué d’Erstein, François Joseph Back (sic), nous a légué une chronique d’Erstein, qui nous a été très utile ; elle se trouve aujourd’hui dans la salle des archives à la mairie d’Erstein.

Cet historien fait précéder sa notice sur Erstein d’un résumé de l’histoire romaine, au sujet des Triboques qui habitèrent nos contrées ; contemporain de la guerre de Trente Ans, il aurait dû être plus long à nous conter les faits dont il a été témoin ». Vincent Husser précise : « C’est après avoir mené à terme le renouvellement du ban, que François Bach rédige en 1666 une "chronique" du bourg...

Quoiqu’il en soit, l’auteur ne cherche pas tant à faire œuvre d’historien que de juriste. En effet la chronique s'articule principa- lement autour d'une compilation de chartes et de textes destinés à légitimer les coutumes et les droits anciens. Le manuscrit de François Bach se rapproche donc bien plus du principe du papier terrier ».

Cette chronique est un manuscrit écrit en allemand et latin de 34 feuillets. Celle-ci commence par une adresse solennelle destinée au Magistrat d’Erstein :

« Denen Acht bahren Weÿssen
Ehrsamen und Bescheidenen
Herren Bürgermeister und Rath
Des Fleckhens Ehrstein
Meinen Sonders Günstigen
Lieben Herren und Freundten »

La chronique est illustrée par un dessin de Jules César, coiffé d’une couronne de laurier, revêtu d’une armure et d’un manteau rouge et brandissant une épée d’une main et un globe terrestre de l’autre. Cette représentation de Jules César est aussi le symbole de l’empereur du Saint Empire germanique dans une Alsace en pleine mutation au milieu du XVIIe siècle.

À la page 3, sous le titre « Beschreibung des Stiffts und Fleckens Erstein », c’est-à-dire « Description de la fondation religieuse et du bourg d’Erstein », commence l’histoire d’Erstein, faisant référence Jules César et à la période gallo-romaine, et se poursuit sous les premiers rois mérovingiens, les rois d’Austrasie, puis Charles Martel, les Carolingiens (Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Pieux et Lothaire).

Ce dernier fait don de la Villa Regis Herinstein à son épouse l’impératrice Innengarde, comme Morgengaabe (il était d’usage de faire cette donation après la nuit de noces). Cette donation est confinnée en 843 par une charte de l’empereur, dont le texte, reproduit dans la chronique, est probablement l’acte fondateur du couvent. Aux pages 6 et 7, sous le titre « Leo der Bischoff ein Knecht der Gnaden Knecht Gottes », le texte traduit en allemand la bulle du Pape Léon IV du 13 avril 853, qui confinne la règle du couvent, puis le don des reliques. Aux pages suivantes, sont décris des événements et des donations du XIV au XVIIe siècles jusqu’en 1648.

À la page 24, on trouve le nom des membres du Grand Chapitre et leurs titres, tels doyen, écolâtre, camérier ; apparaît aussi le nom de Guillaume Egon de Furstenberg, futur évêque de Strasbourg. Au verso de la page 25, un nouveau chapitre, titré « Die Fischerey der Stifft zue Erstein gehörig betrejfent », développe le contentieux relatif aux droits de pêche du couvent d'Erstein. Enfin, les dernières pages présentent les droits de chasse, les forêts, décrivent la délimitation du ban d’Erstein, et font référence aux laboureurs, aux journaliers et aux corps de métiers liés à l’artisanat.

A. La ville d’Erstein, une possession du Grand Chapitre cathédral de Strasbourg

D'après la Chronique allemande d’Erstein, écrite par François Bach en 1666 et citée par le curé Bernhard, « c'est le beau site, la plaine si fertile d’Erianstein, ses nombreux cours d'eau et le terrain productif de cette marche florissante, protégée par le castellum de Schwanau qui attira les Triboques, tribus germaines, peuples essentiellement colonisateurs ».

Elle était entourée de remparts, dont on devine le tracé sur le plan de la ville. Mais au temps de François Bach, ces remparts, détruits depuis le XIVe siècle, n’existaient plus, excepté les quatre portes. À l’époque de François Bach, il existait un château (la Reebmatt) et la prévôté (la Vogtey), qui ont aujourd’hui disparu. Église et hôtel de ville, quant à eux, ont été reconstruits au XIXe siècle.

1. Ses fonctions de bailli

Ces fonctions sont définies dans l’ouvrage de Friedel : « Le bailli avait des fonctions administratives et judiciaires. Et en cas de litige il exerçait la justice en appel en dernier recours. Chaque bailli avait son cachet particulier avec lequel il signait contrats et achats. Le bailli était en général un homme d'Erstein et habitait à Erstein et, à partir du XVIe siècle, il avait un bureau au monastère. Il avait la responsabilité des villages environnants. Il était payé en nature : en 1656, le bailli recevait une certaine quantité de blé, de vin, d’œufs, d’orge et de l’argent ». Dans les Archives d’Erstein, un sceau de François Bach figure au bas d'un acte de 1670 : « Adam Schwab le jeune, bourgeois d'Erstein, et sa femme, vendent à la dite commune une rente de 2 livres assise sur une maison avec dépendances à Erstein pour le prix de 110 florins ».

B. François Bach, bailli d'Erstein (1656-1680)

Vincent Husser, l’archiviste de la ville, complète la précédente analyse : « À Erstein comme un peu partout en Alsace, la seconde moitié du XVIIe siècle est une période de reconstruction, la guerre de Trente Ans ayant de lourdes répercussions sur la région.

L’économie rurale par nature vulnérable a été mise à bas et peine à se relever, l’abandon des terroirs par les paysans qui se sont réfugiés en ville (Sélestat, Strasbourg) ou qui sont morts, n'est pas une des moindres causes.

Erstein a perdu la moitié de sa population en l’espace de vingt ans, le manque de bras fait que les friches ont tendance à gagner sur les terres labourables, les revenus de la terre sont au plus bas et l'endettement rural considérable.

 "L’homme est devenu plus rare que la terre." Réduits à la pauvreté, beaucoup vont vendre ou hypothéquer le peu de biens qu'il leur reste comme en témoignent les nombreux actes de vente de Gultgüter (biens à rente) conservés dans les archives de la Ville... C’est dans ce contexte que François Bach arrive à Erstein ».

   1. Son domicile à Erstein

On ne sait pas où François Bach a habité à Erstein. Son succes- seur, Rothfuchs, habitait dans le château de la Reebmatt, construit en 1558, mais qui fut rasé en 1882. François Bach aurait-il habité dans cette demeure ? Toutefois, d’après l'Abbé Bernhard, « le grand Chapitre a fait plusieurs constructions à Erstein, en 1486, il construisit la Vogtey, une maison en pierre de taille, surmontée d’une tour, avec des remises pour les récoltes et quelques écuries. En 1550, on éleva une nouvelle maison pour le Vogt ; en 1609, sa demeure fut encore réparée et arrangée, telle que la vit encore en 1666, sous François Bach, le premier chroniqueur d'Erstein ».

2. Ses biens

À ce jour, on ne sait rien de ses biens. Toutefois, l’archiviste Vincent Husser m’a indiqué qu’on avait retrouvé trois bornes, qui sont probablement des bornes de propriété, marquées aux initiales et aux armes de François Bach (FB 1672) et situées dans un périmètre proche16. Bernhard dit que la commune lui céda divers biens, tandis qu’en 1674, elle lui concéda encore une rente annuelle de 25 livres. Par un acte de 1657, la communauté d’Erstein vend à François Bach une rente de 20 florins, assise sur des biens appartenant à la dite communauté et sis sur son ban pour la somme de 400 florins.

Dans les archives provenant de la Régence épiscopale de Saverne, nous trouvons une plainte de François Bach, datée de 1672, contre Henri Peltier, qui manifestement ne lui a pas remboursé sa dette : « Je soussigné confesse avoir reçu de Mr. François Bach, bailly d’Erstein la somme de cent cinquante florins d’Allemagne, chacun des dits florins a quinze Basles ou soixante Creutzer, laquelle somme je promets de rendre dedans trois mois... pour ce j’engage tous mes biens présants et futurs par cette obligation, laquelle j’ai escrit et signé de ma main propre à Saverne le 12 septembre 1658 ».

3. Les études des enfants Bach à Dillingen

François Joseph Bach (16 ans) est inscrit en 1674 au Studium in Dillingen19, en Logique sous le matricule MU 170. Ernest est inscrit en 1676 en Syntax ni inor (15 ans) sous le matricule MU 019 et Théodore, en 1676 (13 ans), dans les Rudimento (Matricule 084). De leurs études on ne connaît ni la durée, ni le niveau, ni les diplômes obtenus.

Pourquoi un tel éloignement ? François a voulu mettre ses enfants à l’abri des guerres (Guerre de Hollande) dans une ville sûre. En effet, une garnison de l’évêque de l’Augsbourg, Johann Christoph von Freyberg (1665 - 1690), s’établit à Dillingen, alors que l’Alsace est le théâtre d’opérations militaires, alors qu’Erstein est de nouveau évacuée. D’un autre côté, l’année 1674 correspond aussi à la mort de Marie Meister, épouse de François Bach, et au remariage de ce dernier en 1675. Les enfants Bach, éloignés de leurs parents, ont néanmoins vécu au cœur des dissensions politiques et religieuses du XVIIe siècle.

C.  Une vie bien mal connue

Les époux Bach font aussi partie des bienfaiteurs de l'église paroissiale Saint-Martin, à laquelle ils donnèrent un ostensoir en argent, perdu à la Révolution française.

La paroisse fait ultérieurement célébrer chaque année quatre services, aux Quatre-Temps, pour François Bach et son épouse. En dehors d’Erstein, les Bach ont hérité de la propriété Meister, située Steintrasse (actuellement me du Faubourg de Pierre) à Strasbourg. Toutefois, François Bach a réussi à en obtenir la jouissance, grâce l’intervention du duc François de Lorraine en sa faveur le 12 août 1655. Ce bien restera dans la famille jusqu’à sa vente, en 1801, par Jean Antoine Joseph Bach, bailli d’Ollwiller.

D’après Luc Adoneth, historien de Châtenois, bourg dépendant également du Grand Chapitre, Léopold Frédéric Andlauer, baptisé le 3 mai 1671, avait pour marraine Marie Meister, épouse de François Bach, « praefecti in Erstein ». Ceci démontre qu’il existait des liens entre administrateurs de la même seigneurie.