HISTORIQUE de 1873 à 1998 (page 2)

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Une pompe montée sur voiture

En 1879, la commune fit acquisition d'une nouvelle pompe (Feldspritze) montée sur voiture, au prix de 1 360 mark. Elle était destinée à être trans­portée aux communes voisines, en cas d'incendie et a été mise plus tard à la disposition de la section de Krafft, où elle a été détruite par le feu lors du bombardement du hameau de Krafft en janvier 1945.

En 1880, lors de la visite du Stadthalter, les sapeurs-pompiers ayant assuré le service d'ordre reçurent cha­cun une indemnité de 0,60 mark.

La lutte contre le feu met souvent en danger la vie des sapeurs-pompiers. Le conseil municipal en date de 30 septembre 1882, alloua une indemnité de 100 mark à deux pompiers gra­vement blessés lors de l'incendie de la propriété Neff. Ces faits se sont produits à plusieurs reprises.

C'est pourquoi la Commune décida d'assurer tous les membres de son corps de sapeurs-pompiers contre les accidents et la responsabilité civile.

Angoisse incendière à Erstein

Pendant les années 1875 à 1890 de nombreux incendies alarmaient notre population. A plusieurs reprises, ils éclatèrent dans deux quartiers à la fois et un grand trouble s'emparait des habi­tants d'Erstein.

Les sapeurs-pompiers étaient, pour ainsi dire, en service permanent, mais, pour combattre efficacement ces désastres, ils n'étaient pas assez nom­breux, le matériel d'incendie était insuffisant et l'eau manquait partout.

La Municipalité secondée par l'autorité supérieure et la gendarmerie, fit tous les efforts pour faire cesser cet état de choses si angoissant. Plusieurs per­sonnes suspectes furent arrêtées et relâ­chées après un certain temps, faute de preuves. Ces tristes événements causè­rent même la démission du Maire.

Alors, un arrêté municipal, dont voici les termes principaux, fut publié :

•A chaque cas d'incendie, tous les chefs de ménage doivent se rendre immédiatement au lieu du sinistre avec un seau rempli d'eau. Ils doivent y rester pour aider aux travaux de sauvetage. En dehors de ceux-ci seules les autorités sont autorisées de rester au lieu du sinistre. Chaque pro­priétaire de voitures citernes (tonne à purin) doit mettre celles-ci, avec les attelages, à la disposition du corps des sapeurs-pompiers.

•Les membres du conseil municipal, munis d'un brassard blanc, surveillent le barrage du lieu d'incendie et l'éva­cuation des mobiliers, etc.

• C'est au Maire ou à l'un des adjoints, secondés par le commissaire de poli­ce, qu'incombe le commandement au lieu du sinistre.

Le Kreisdirektor, de son côté, ordonna, par lettre du 3 août 1885, l'augmenta­tion du matériel d'incendie, le renfor­cement de la police locale et la dési­gnation de personnes sérieuses et d'une bonne moralité, pour être employées au service de l'ordre et du sauvetage. En outre, le Kreisdirektor suggéra à la commune d'Erstein la construction d'une adduction d'eau.

Les postes de pointage

La commune fit tous les efforts pour augmenter et améliorer son matériel d'incendie, mais sa situation financière ne lui permettait pas d'envisager la construction d'une adduction d'eau, ce n'est que 40 ans plus tard, qu'un tel projet a pu être élaboré et exécuté. Un jeune employé fut nommé garde de nuit. Muni d'un cor de guet, il avait à faire des rondes dans les différents quartiers de la ville de 9 heures du soir à 5 heures du matin. Son service était contrôlé par une montre de contrôle munie d'un dispositif de pointage. Les postes de pointage se trouvaient à 8 endroits différents.

A partir de 1908, ces rondes étaient assurées par deux personnes, tandis qu'une troisième assurait la permanen­ce au corps de garde.

Le 4 août 1885, le Maire d'Erstein répondit à la lettre du Kreisdirektor du 3 août 1885, en l'informant que, depuis la veille, deux voitures citernes remplies d'eau étaient prêtes jour et nuit, l'une dans la propriété de M. Michel Bapst, cultivateur, près de l'église Saint-Martin, et l'autre chez M. Auguste Grass, entre­preneur de transports, dans la partie nord de la ville (Nedere Flacke).

Des voitures citernes

Les nommés s'étaient également décla­rés prêts à mettre les attelages à dispo­sition. La commune jugeait préférable que ces deux voitures se trouvaient en des quartiers différents.

C'est le 11 mai 1902 qu'eut lieu à Erstein le « Congrès des compagnies de sapeurs-pompiers de l'arrondissement d'Erstein ».

En séance du 19 avril 1903, le Conseil municipal vota un crédit de 631 mark pour l'achat de 97 casques en laiton.

En septembre 1907, par suite de diver­gences surgies entre les officiers et une grande partie des sapeurs-pompiers, la compagnie fut dissoute. L'ancien capi­taine Martin Muller fut nommé capitai­ne honoraire.

La réorganisation se réalisera, en 1908, avec M. Joseph Kieffer, comme chef de corps.

Le manque de sapeurs-pompiers s'étant fait sentir lors de plusieurs incendies à Krafft, on procéda en 1909 à l'organi­sation d'une section pour ce hameau. Cette section, composée d'un sergent et de 12 hommes, fut habillée et équi­pée comme la compagnie d'Erstein dont elle faisait partie et elle reçut une pompe d'incendie avec tous les acces­soires nécessaires.

Le dépôt des pompes d'incendies d'Erstein était devenu trop petit par suite des acquisitions continuelles de matériel. La commune fit construire en 1912, à côté de l'hôtel de ville, un vaste bâtiment pouvant servir de gara­ge pour toutes les pompes et autre matériel de la compagnie. Dépense totale : 7 500 mark.

Une section de sapeurs-pompiers pour Krafft

La première guerre

Pendant la guerre 1914 à 1918 le Maire, par arrêté local, obligea tous les jeunes gens âgés de 20 à 30 ans, de se mettre à la disposition de la commune en cas d'incendie. Plusieurs exercices de ces pompiers auxiliaires eurent lieu, le premier le 20 juin 1915. Pendant cette période de guerre, les autorités allemandes voulaient faire disparaître tout ce qui rappelait encore le temps où l'Alsace faisait partie de la France.

C'est pourquoi une circulaire du Kreisdirektor du 25 février 1916 prescrit que les uniformes devaient être conformes aux prescriptions allemandes. Les casques en laiton et les képis avaient à disparaître et les clairons à verser à la "Metall-Sammelstelle".

Par suite de cette ordonnance, la Mairie a recueilli tous ces objets et les a caché, de sorte que, lors de la libéra­tion en novembre 1918, ils ont pu être remis à la compagnie.

La deuxième réorganisation

La guerre terminée, le corps des sapeurs-pompiers fut réorganisé pour la deuxième fois, et le 13 janvier 1920, 82 sapeurs-pompiers signèrent un engagement pour 5 ans.

Par lettre du 28 novembre 1919, M. le Préfet du Bas-Rhin informa les corps de sapeurs-pompiers que, en ce qui concerne la modification de leur tenue conformément aux prescriptions fran­çaises il suffisait de changer les galons, boutons, passe-poils, afin d'éviter aux communes des dépenses trop lourdes. Quand aux sabres des'officiers, ils ne pouvaient plus être portés qu'aux grandes occasions. En outre, les épaulettes furent supprimées. Ces modifica­tions donnèrent lieu à une dépense totale de 3 885 francs.

Le manque d'eau et l'insuffisance du matériel d'incendie se faisait toujours plus sentir. Le conseil municipal en sa séance du 11 juin 1923, vota un cré­dit de 21 000 francs pour l'acquisi­tion d'une moto-pompe Delahaye qui resta en service jusqu'en 1953 ou elle a été vendue à la commune de Hipsheim. Un autre crédit de 4 400 francs fut destiné à l'achat de tuyaux et de raccords.

Le chef de corps, par sa lettre du 30 juin 1925, rendit la commune attentive au mauvais état des uniformes, qui âgés de 30 ans, avaient subi plusieurs modi­fications et avaient du être cachés pen­dant la guerre 1914 à 1918.

En ce moment, l'effectif de la compa­gnie était de 95 hommes à Erstein et de 14 à Krafft. En même temps, on avait formé la clique en section de fanfare.

De nouveaux uniformes

Par délibération du 22 février 1926, le conseil municipal vota un crédit de 25 000 francs pour l'achat de nou­veaux uniformes auprès de la Maison Ziegler à Strasbourg.

Pendant la période de 1919-1939, la commune a dépensé près de 100 000 francs pour l'achat de matériel d'incen­die (tuyaux, lances, raccords, échelles, dévidoirs, etc).

Par l'adduction d'eau, construite en 1926, le service d'incendie reçut une amélio- ration considérable, les hydrants pouvant fournir l'eau nécessaire dans chaque quartier de la ville.

Le remplacement de la cloche par la sirène

La petite cloche installée dans la tou­relle de l'ancien hôtel de ville et ayant servi de toscin, dût disparaître lors de la démolition du dit bâtiment. Elle fut remplacée par une forte sirène montée sur le toit de l'hôtel de ville.

Au commencement de la guerre 1939 à 1945 une section des sapeurs-pom­piers assurait la garde à l'hôtel de ville jour et nuit, et il était de même à partir de la libération (28 novembre 1944) jusqu'au mois de janvier 1945.

L'adjudant-chef André Wiedenkeller est mort en service commandé lors du bom­bardement de la ville en janvier 1945.

La seconde guerre

Pendant la période de guerre, les sapeurs-pompiers non mobilisés assuraient le service de la défense passive, avec le concours d'un certain nombre d'habitants valides.

Pour ce service la Préfecture avait mis à la disposition de la commune une moto-pompe "Lafly" avec un débit de 36 0001/h ainsi que deux appareils de respiration artificielle. En 1941, la com­mune acheta pour les sapeurs-pom­piers, 2 trousses de pansements. Vers la fin de la guerre, la commune a acquis un fourgon d'incendie "Opel" équipé d'une moto-pompe portable "Magirus" d'un débit de 48 000 1/h.

Monsieur René Muller fut lieutenant avant la guerre, Hautptbrandmeister de 1939 à 1945, Capitaine comman­dant le corps après la Libération, après que son père ainsi que son grand-père eurent déjà rempli la même fonction pendant de longuues années, rendant chacun des services innombrables à la commune.

Plaque commémorative en mémoire de l'Adjudant André Wiedenkeller

En 1950 le Capitaine René Muller démissionne pour raisons profession­nelles. Le Maire dissout le corps et confie à Joseph Laemmer la réorgani­sation des services d'incendie de la ville d'Erstein.

Création du centre de secours

En exécution de la circulaire préfecto­rale du 9 décembre 1949 il fut créé à Erstein un centre de secours pour 9 communes rattachées soit Bolsenheim, Gerstheim, Osthouse, Schaeffersheim, Nordhouse, Uttenheim, Limersheim, Hindisheim, Hipsheim.

L'évolution des techniques et l'indus­trialisation oblige la municipalité de parfaire l'équipement. L'attribution de matériels nouveaux, nécessaires aux diverses interventions, fait apparaître l'exiguïté du dépôt d'incendie et dès 1959 la municipalité a été saisie du problème, devenu d'année en année plus pressant, de la construction d'un nouveau local.

Un nouveau dépôt d’incendie

En considérant la charge financière, ce projet a été reporté à plusieurs reprises et ce n'est qu'en 1971, qu'un avant projet élaboré par le chef de corps, à été retenu par le conseil municipal. La réalisation à été décidée en 1972. Son emplacement a été judicieusement choisi, en accord avec l'inspection départementale des services d'incen­die. Ce dernier facilite les départs en interventions aussi bien dans les quar­tiers de la ville, que dans les com­munes rattachées à notre centre de secours.

Les locaux répondent aux besoins réels et abritent l'ensemble du matériel, se composant, en 1973, de :

L'adduction d'eau, construite en 1925-1926 qui déploie sur l'ensemble de l'agglomération de notre ville ainsi que sur l'annexe de Krafft, un réseau de 32 104 mètres en diamètre de 80 mm à 200 mm, est équipée de 165 hydrants avec orifice de 80 mm.

La nature très calcaire de l'eau de notre région réduit considérablement les dia­mètres nominaux de nos conduites, elle a incité la municipalité de construi­re des puits d'incendies forés à 4 mètres dans la nappe phréatique.

Erstein ne peut de ce fait nullement manquer d'eau et toute aide éventuelle en cas de grand sinistre peut être vala­blement mis en oeuvre.

Le corps des sapeurs-pompiers d’Erstein en 1947

Lanterne de veilleur de nuit

Poste de pointage

Section

de Krafft 1909

Clairon de bataillon

Fourgon d’incendie -moto pompe Opel

Cette assurance s'étend aux accidents corporels qui peuvent arriver aux membres du corps pendant leur servi­ce, soit lors d'un incendie, des exer­cices, aux congrès, fêtes et réunions, bref, à toutes les occasions où les sapeurs-pompiers sont en service com­mandé.

Les indemnités à payer aux intéressés

En vertu du contrat d'assurance accidents sont en l'an 1882. En cas :

Les officiers ayant continué à donner leurs comman- dements en français, le Kreisdirektor, par lettre du 15 octobre 1886, fit cesser cet état de choses qu'il appela "un scandale", en prescrivant l'ex­clusion de tout mot français.

Déjà un passé si long

C'est le 20 septembre 1974 que fut remis à M. Klein, conservateur  du Musée Historique à Strasbourg, le drapeau de la section d'Arrondissement d'Erstein afin d'en assurer la conservation.


C'est à cette période que la ville de Sélestat est devenue le siège de la sous- préfecture. Pour les Sapeurs-Pompiers, la section d'Arrondissement de Sélestat-Erstein a ainsi été créée.

Photo de l'ancien drapeau de la section d'Arrondissement de Sélestat-Erstein. Exposé au Centre de Secours.

Le 9 octobre 1903, le drapeau du Corps des Sapeurs-Pompiers d'Erstein a été remis officiellement au porte drapeau et à la garde. Ce fut un grand moment solennel et plein d'émotions.

Le commandant honoraire Joseph Grosshans et Mme Laemmer en sont le parrain et la marraine.