28 rue du 28-Novembre

Les registres d'Etat-Civil à partir de 1792 et le Cadastre napoléonien d'après 1800 ont permis de localiser les familles établies postérieurement à ces dates.

Activité

Le lieu-dit « Sandstaden » rappelle encore cette activité. C'est à cet endroit que les bateliers déchargeaient le sable et le gravier extraits de l’Ill..

Bips

«Bips» = cheveux ramenés en un chignon serré au sommet de la tête.


Blanchisseur

Les habitants exerçaient souvent une double activité : il y avait des pêcheurs-cultivateurs, des blanchisseurs-pêcheurs, etc..

Bleich

Le lieu-dit « Auf der Bleiche » (Bleiche 1780 -Bleichersmâttel 1831 - Blanchisserie! sur une carte de 1770) est situé de l'autre côté de l'Ill à la sortie S.E. de la Ville en direction de Gerstheim. Il rappelle les temps anciens où les toiles étaient étendues sur les prés pour être blanchies. Avant la guerre 1914-18, il n'y avait à cet endroit que des prairies et des mares; c'est là que vivait une famille de blanchisseurs très connus désignée sous le nom « s'Bleichers », dont quelques descendants habitent encore Erstein. Au même lieu se trouvait la «Hanfrôst», où se pratiquait le rouissage du chanvre, et la Chapelle dite « Habergartenkapelle », l'une des « Heilig-Kreuzwalfahrten » de l'Alsace ; la chapelle abritait une croix datée de 1813 qui existe encore aujourd'hui.


Blùetstaeher


«Stacher» (de l'allemand stechen = piquer) = terme dialectal désignant l'épinoche, petit poisson armé de fortes épines qu'il dresse brusquement quand on le prend dans la main. « Blüetstacher » = épinoche mâle de couleur émeraude et au ventre rouge sang.


Brühly

Brùhly (Brùgl 1359; Brùgelmatten 1530; Brûgel 1600; Brùhli 1650; Brùhlingsmatt 1708; Brùhli 1792; «Brieli» dans le parler actuel des habitants). Brùhly veut dire Bruch qui désigne des prés humides et marécageux, partiellement couverts d'arbres et de haies. Le diminutif de Bruch est Brùchel d'où les expressions : Brùgl, Brùgel, Brùhel, Brùhl, Brùhli...


Canon

Droit Canon : droit ecclésiastique

Chaux

Les résidus de chaux (la plamée) resservent à la confec­tion du torchis employé dans nos anciennes maisons à colom­bage, à preuve les nombreux poils de bovins qu'on retrouva récemment dans de vieux murs du quartier. Quant à la masse de poils enlevée, elle n'est pas entièrement écoulée à l'exté­rieur : au hasard de trous pratiqués au verger Andlauer il y a quelques années, apparurent des couches de poils enterrés, intacts comme au premier jour, formant une barrière infran­chissable aux racines pivotantes du poirier - ce qui confirma, après coup, la tradition orale de la famille.

Construit en 1874

Avant la dernière guerre on dénombrait à Erstein 15 lavoirs publics dont le plus grand se trouvait à la rive gauche du Mühlgraben, à peu près au milieu du Quai du Couvent. Construit en 1874, en même temps que celui de la rue de Strasbourg, il avait 12,50 m de long et 3,70 m de large. Comme la plupart des autres lavoirs, il était couvert d'un toit. Amarré solidement à 6 poteaux enfoncés dans le lit du cours d'eau, on pouvait le lever et l'abaisser à volonté au moyen d'un treuil. Malheureusement aucun de ces lavoirs n'a été conservé. Il faut aussi rappeler les innombrables   petits   lavoirs   individuels   si   pittoresques, auxquels on donnait le nom de «Stadel»; chaque famille riveraine ou du fossé, ou du Mühlgraben, ou de l'Ill - avait son «Stadel».

Cou­ronne

L'Auberge de la Couronne, dite « Gasthaus zur Krone », se trouvait dans la rue Mercière, à l'emplacement de l'actuelle droguerie Ostwalt. Elle servit de « gîte d'étape » au début du XVIIIe siècle, Les écuries donnaient sur la rue de Strasbourg.


Coût

Rappelons qu'à cette époque le kilo de pain vaut en moyenne 0 f 40, de bœuf 1 f 55, de sucre 1 f 50 - le litre de lait 0 f 16, de bière 0 f 35 - le stère de sapin 10 f - le kilo de chanvre 2 f 24, de laine non filée 3 f 71 - le mètre de toile 1 f 39. Un ouvrier charpentier gagne 2 f 78 par journée de 13 à 15 heures de travail, un journalier à la campagne 3 f 54 non nourri en été, 2 f 46 en hiver (Hanauer, op. cit.).


Das geistliche Schild

« Das geistliche Schild » : petit livre qui contenait un mélange de formules magiques et de prières, pour se préserver des malheurs, des sorcières et des forces occultes, ou pour traiter des affections de toute sorte (hémorragies, abcès, phtisie, etc..) Ce manuel, très répandu dans notre région, était toujours tenu secret. Encore pendant la dernière guerre des incorporés le portaient sur eux. Pour qu'il soit vraiment efficace, il fallait qu'il soit consacré par une messe. A cet effet les gens le glissaient en cachette sous la nappe de l'autel, à l'endroit précis où le prêtre devait célébrer la messe.

Certains exemplaires, beaucoup plus rares, renfermaient un fatras de formules incantatoires qui devaient permettre de produire des effets merveilleux (découvrir un secret ou un trésor, se rendre invisible, etc..) ou qui donnaient le pouvoir de nuire aux autres personnes et à leur bétail. Les gens appelaient ce livret «Das teufliche Schild».


Dàppestàll

« Dàppestàll » (Huerait, écurie d'étape) = ancien relais datant de la fin du XVIIIe siècle et dont le bâtiment se trouve au carrefour de la rue du Général de Gaulle et de la rue Brûlée; la Ville envisage de l'aménager en musée.

Eau

Les autorités étaient très sensibles aux problèmes de pol­lution. En ce qui concerne le « Gerbergraben » par exemple, une ordonnance du 7.7.1742 fait défense de jeter des ordu­res dans le Fossé ; le texte vise particulièrement le Graben-mùller Hans Georg Lôffler (A.V.E. DD 96). A la fin du XIXe siècle, la réglementation devient très stricte ; selon une ordonnance ministérielle du 12.12.1897 relative à la pollu­tion des rivières riches en poissons, chaque riverain du Fossé est tenu de soumettre les eaux de pluie ainsi que les eaux usées de sa propriété à une épuration mécanique et chimique, sui­vie d'une dilution. L'écoulement des eaux épurées doit se faire par une canalisation réglementaire étanche, débouchant dans le Fossé à 30 cm en-dessous du niveau de l'eau. Il faut que le système d'épuration soit également étanche et aménagé de façon à permettre à tout moment un prélèvement de contrôle des eaux épurées. Il est absolument interdit de laisser filtrer ces eaux dans la nappe souterraine (A.V.E. Sérioe 0 section VI n° 18 : « Wasser-Règlement. Einleitung von Regen- und Hauswasser in den Stadtgraben auf Gemarkung Erstein durch die Eigentimer »).

Faux

Faux spécialement adaptée à ce genre de travail avec une lame retournée fixée au bout d'un manche très long et sans poignées.

Foulon à chanvre

Foulon à chanvre moulin à chanvre (« Reibmùhle »).

Gesellenbrief

« Gesellenbrief» : littéralement « lettre de compagnon­nage ».

Gesellenbrief

La copie du document nous a été aimablement communi­quée par le Prof. Klaus Stopp, de Mayence, grâce à l'inter­vention de M. Léon Busser, d'Erstein.


Gouvernement

On sait que la Révolution Française abolit les entraves à l'initiative individuelle (la loi Le Chapelier de 1791 prend en compte la disparition des corporations et proscrit les asso­ciations et coalitions professionnelles), mais que le Code Napoléon tempère ces dispositions. La loi du 9 Frimaire an XII (1.12.1803), en instituant le Livret Ouvrier, établit la tutelle du patron sur ses employés et le contrôle de ceux-ci par les Maires. Deux textes législatifs de Napoléon III (1854 et 1855) renouvellent pour les ouvriers l'obligation du port du Livret - ainsi retrouverons-nous plus loin celui qui consi­gne les étapes du « Tour de France » de Louis, fils de Georges.


Grendeltor

Grendeltor (Tor beim Grendel 1669 - Platz beim Grendel 1685). Le mot Grendel = poutre qui fermait la porte et dont le pivot fixé à une extrémité permettait de la basculer comme une barrière ; désignait aussi la barrière de bois mobile sur un chemin (Viehweg) ou à une limite communale. Le Grendeltor qui a été détruit une première fois en 1333 par les Strasbourgeois, a été reconstruit par après. Il a été démoli en  1807

Hatzenmùhl

Renseignement   donné   par    M.    Raymond   Oury, Geispolsheim.

Holzplatz

Holzplatz =  la place à côté de la scierie où étaient déchargés les troncs d'arbre.


Katzensteg

A Strasbourg, il y avait près du Guldenturm, rue de Zurich un petit pont étroit, réservé aux piétons, qui portait également le nom de Katzensteg (Seyboth, Das alte Strassburg, 209).


Kintze-Lisse

Le nom Kintze-Lisse désignait une des plus anciennes familles de pêcheurs d'Erstein, les Fender, qui habitaient au bord de l'eau en amont du « Brühlydich », à l'endroit où débouche l'Ill-Mühlkanal. En 1846 Marx Fender (0 4.5.1814), l'un des descendants de cette famille, épousa une nommée Kintz Elisabeth (0 1.11.1820) d'Erstein; c'est à partir de cette époque que les Fender furent surnommés Kintze-Lisse.

Kopa - Steinbecker

«Kopa» = Chabot, poisson caractérisé par une grosse tête et deux énormes nageoires pectorales.

« Steinbecker » = Loche franche, petit poisson présentant 6 barbillons à la lèvre supérieure, qui cherche sa nourriture en fouillant et suçant les pierres. Les deux sortes de poissons vivent cachés sous les pierres et ne se maintiennent que dans les eaux non polluées. Ce sont des compagnons assez réguliers de la truites. Ils sont excellents à consommer en friture. On les attrape à la main (« krauitsche »), ou à l'aide d'une fourchette.

Krafftmühl

Le moulin dit « Krafftmùhl » était le plus ancien des quatre moulins à farine d'Erstein. Primitivement, il appartenait à l'abbaye. Dans les archives il est mentionné pour la première fois en 1417, mais son origine remontait beaucoup plus loin puisque le couvent fut fondé vers 850 par Irmengarde, épouse de l'empereur Lothaire I. La Krafftmühl s'effondra en octobre 1917 sous l'effet d'une bourrasque.


l'homme décapité

Cette légende fait allusion à une sombre histoire de supplicié, au temps du Moyen-Age.

L'Hôpital

A cette époque l'Hôpital était situé non loin du Fossé des Tanneurs et de la Niedermühl, à l'emplacement actuel de la maison n° 9 rue du Couvent. Cette dernière appartient au Dr Fr. Pfister, vétérinaire.


Lampe

Pourvues d'un petit réservoir, ces lampes brûlaient un liquide volatil s'écoulant par gravité dans un gicleur. Livré en bidons de 50 L, ce combustible provenait d'une firme ber­linoise qui en détenait l'exclusivité (indications fournies par l'étiquette apposée sur un bidon).

Lohkas

Littéralement : « Lohkas » signifie « fromage de tan » -en allemand « Lohkuchen ». « Lohkastreppler » désigne le

« fouleur de tan »

Lüsbüewe

=  garnements

Lüser

(littéral. pouilleux) petit voyou, vaurien.


Mittelmühl

Le moulin Mittelmùhl était situé sur le Mùhlgraben à l'endroit où se trouve de nos jours le « Koschthùs ».


Moseskerb

« Moseskorb » : Moïse, petite corbeille d'osier servant de berceau.

Mühlgraben

Maison et tannerie furent démolies il y a juste cent ans. (en 1884)

Navigation

Beaucoup de paysans utilisaient leur nacelle pour se ren­dre à leurs champs et prairies et en ramener les récoltes. C'est ainsi que certains rentraient leur foin sur deux bateaux plats attachés côte à côte.


Nettoyage

Ces travaux exécutés à la main se font sur le « chevalet de rivière », demi-tronc d'arbre recouvert de zinc

(« Baams-tamm », « Hoorbock »).


Outils

Ce sont : les divers racloirs, couteaux à lame mousse pour le côté fleur, tranchants pour le côté chair, coeurses en pierre pour assouplir, couteaux « à revers » ou à dérayer, étires variées pour le corroyage - en outre : les pèse-tannins, balance et bascule, presses, perches et pinces diverses, fourches, filets à tan, pilons, pompes à jus, rouleaux en bois ou en grès, bros­ses à étaler les graisses, poêlons pour les faire fondre, tré­teaux etc..

Peaux

Les peaux traitées proviennent pour la plupart de vaches, parfois de bœufs, de veaux et de moutons.


Renoncules aquatiques

La renoncule d'eau (Froschlaichkraut) avec ses queues mouvantes et fleuries a pratiquement disparu de la rivière par suite de la pollution des vingt dernières années.

Rivière

C'est-à-dire pratiqué à proximité d'un cours d'eau.


Sable et du gravier

Le lieu-dit « Sandstaden » rappelle encore cette activité. C'est à cet endroit que les bateliers déchargeaient le sable et le gravier extraits de L’Ill.


Sabotier

Le dernier sabotier d'Erstein, Louis Fischer, naquit le 12.6.1870 à Sundhouse ; il est mort à Erstein le 21.10.1958 à l'âge de 88 ans. Il habitait la maisonnette n° 47 rue du 28-Novembre. Son petit-fils, Edmond Fischer, devint facteur d'orgues.


Sac

En Alsace la contenance d'un sac correspondait à 1 quartaut (Viertel) = 6 setiers (Sester) = 120 litres (la capacité des anciennes mesures variait suivant les régions où elles étaient employées.


Schelmengàsslein

Le « Schelmengàsslein », déformé plus tard en « Schlem-mergâsslein », se trouvait au nord du Fossé ; il n'en subsiste plus qu'une petite partie sous forme d'appendice à la rue du 28-Novembre donnant sur la rue de Haguenau. - L'origine de la dénomination est le vocable « Schelm » qui signifie « cadavre, bête morte » ; jadis la ruelle menait probablement à une « Schelmengrube », fosse où étaient enfouis les animaux morts.

Schwallgraben

Schwallgraben (Am Schwallgraben 1473 - In den Gârten uf den Schwallgraben 1592). De Swal = berge surélevée (Bachschwele), exhaussement de terrain à un endroit resserré. Le nom a été déformé en « Schwalbengraben » sur le plan de 1893 - « Schwalmengraben » dans le langage des habitants. Près du Doschbach à Niedernai se trouve un Swal (1429) ainsi qu'un Schwalgarten

Soufflet

Ce procédé était utilisé par des cloutiers dans d'autres localités. Voir: « Ces petites entreprises qui ont disparu...» in Dernières Nouvelles du 11.1.1966.« Métiers disparus », par Bercher Pierre in Ann. 1977 Soc.Hist. et Archéol. de Molsheim.« Le cloutier » par R. Rèbre, in Ann. 1968 Soc. Hist. et Archéol. de Molsheim.


Tan

Le « carnet de fabrication » de Louis Andlauer ne pré­cise pas la composition du liquide de fosse. En revanche, l'évo­lution des « achats d'écorces » relevés par ailleurs montre qu'il diversifie d'année en année les substances tannantes qu'il uti­lise et passe ainsi à un tannage végétal mixte, utilisant à la fois écorces et extraits tanniques : écorces de chêne, valonée, mangrowe, cuero, mimosa, quebracho, pin - des myrobalans, de l'extrait de chêne et de châtaignier.

Tanneur

A partir de la cinquantaine et même plus tôt, beaucoup de tanneurs souffraient de rhumatisme chronique ; cette affec­tion, favorisée par l'effort, le froid et l'humidité, mettait par­fois une fin prématurée à leur activité professionnelle.


Waschstüehl

Waschstüehl » ou « Waschbratt » = planche de bois inclinée à 2 pieds

Waschwiwergschnatter

«Waschwiwergschnatter» = caquetage de lavandière

Olmühl

L'« Ölmuhl » était située à l'endroit où se trouve actuel­lement la grande cour des Usines Municipales. Vers la fin du XIXe siècle, on y installa, comme dans la « Niedermühl », une turbine afin de produire de l'électricité. La rue qui débou­chait sur le moulin s'appelait « Ölmiïhlgasse » et porte aujourd'hui le nom de J.G. Abry